échec, insuccès, succès / ECHEC (névrose d’) / ECHEC SCOLAIRE
échec, insuccès.
L’échec ne dépend pas du niveau absolu -de réalisation d’une action. C’est, essentiellement, une notion subjective. On connaît l'échec quand on n’atteint pas le but fixé. En général, les échecs dépriment et, s’ils se répètent fréquemment (insuccès scolaires, professionnels, sentimentaux...), sont susceptibles d’entraîner des troubles névrotiques. De nombreux individus timides, irrésolus, résignés, les subissent comme une fatalité ; ils se conduisent dans l’existence comme s’ils étaient voués à l’impuissance. Pour certains, on dirait même qu’ils font exprès d’échouer, comme pour se punir d’une culpabilité inconsciente.
échec (du persan shâh, roi), issue négative d'une entreprise. L'échec tire son origine du jeu du même nom, où il désigne la situation caractéristique — but, précisément, de ce jeu — dans laquelle le roi, attaqué de tous les côtés, ne peut même plus s'enfuir. Dans la sphère de l'activité humaine, il faut distinguer la « faute » et l'« échec » : la faute a une signification morale; nous sommes responsables de nos fautes. L'échec n'a qu'une signification technique, il marque la limite de l'activité individuelle, I'« écart entre les fins visées et les fins réalisées » (Nabert, Eléments pour une éthique). Un individu psychologiquement sain surmonte ses échecs, mais il arrive, en particulier au moment de l'adolescence, que les premiers échecs scolaires ou amoureux marquent profondément un individu ; il en résulte des « conduites d'échec », décrites par l'école freudienne de psychanalyse, et dont la plus répandue est connue sous le nom de « complexe de destinée » : l'individu se met, inconsciemment, toujours dans des conditions telles que son action court nécessairement à l'échec (ses aventures amoureuses « craqueront » toujours au même moment et dans des conditions analogues; il se présentera aux examens sans les préparer, etc.); et il finira par croire que c'est là son destin. L'échec serait le point de départ des sentiments de culpabilité et d'inhibition, puis (par réaction contre ceux-ci) des « mécanismes de compensation » (vantardise, fabulation, voire refus du monde et vocation religieuse).
succès, issue heureuse d’une entreprise. Chaque succès est un encouragement et l’on constate, avec des enfants inadaptés en cours de rééducation, que le fait de réussir quelque chose d’utile entraîne l’abandon des attitudes négatives. Il appartient à l’éducateur de doser les difficultés des tâches à accomplir, de sorte que celles-ci puissent être abordées par les élèves sans appréhension et avec des chances de réussite. Le succès est un besoin moral : il est le signe de la valeur personnelle d’un individu.
ECHEC SCOLAIRE. Si l’on excepte la débilité intellectuelle, l’échec scolaire exprime le plus souvent une réaction de l’enfant à des problèmes affectifs ou familiaux. Il existe deux périodes propices à l’échec : l’entrée au cours préparatoire, le passage du cycle primaire au cycle secondaire. 1) Le début de la scolarité, c’est-à-dire l’admission au cours préparatoire est le moment habituel de l’échec. Celui-ci est généralement global, portant sur toutes les matières, mais il peut être sélectif et concerner uniquement la lecture. Les enfants qui échouent se répartissent dans des proportions à peu près égales en déficients intellectuels, en sujets présentant un retard de maturation (langage, latéralité, etc.), d’autres ayant un retard affectif. L’échec du début de la scolarité est souvent passager, mais il peut aussi se prolonger et compromettre la scolarités L’échec scolaire est plus rare entre 8 et 10 ans ; il se manifeste généralement de façon globale. Il concerne des enfants de niveau intellectuel normal, mais qui n’éprouvent pas d’intérêt aux activités scolaires, en raison soit de problèmes familiaux soit de problèmes d’adaptation au milieu scolaire. 2) Le passage du cycle primaire au cycle secondaire, c’est-à-dire l’entrée en sixième, est aussi un moment critique et l’occasion d’échecs. Cela tient pour une part à la forme de la scolarité qui change brusquement : professeurs multiples, augmentation du nombre des matières enseignées, rythme de travail plus rapide et moins libre ; mais entrent également en jeu de manière non négligeable la personnalité de l’enfant et le milieu culturel de la famille. L’enfant qui échoue est alors entraîné dans un cercle infernal, dont il lui est difficile de sortir et qui le conduit à toutes les formes de réaction d’opposition. L’échec provoque le désintérêt, celui-ci la réprobation et les sanctions, qui entraînent l’instabilité, l’opposition, voire les fugues, ou l’inertie et l’apathie. Toute l’évolution scolaire de l’enfant risque d’être ainsi profondément marquée par un écueil initial non reconnu.Liens utiles
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