dyslexie
dyslexie, trouble de l'acquisition de la lecture. Habituellement, un enfant de six ans apprend à lire sans difficulté. Mais de nombreux écoliers, intelligents (10 % d'après B. Hallgren), n'y parviennent pas. Sains d’esprit, ne présentant aucune déficience sensorielle (myopie, surdité...) ou motrice, rarement absents de l’école, ils ne parviennent pas, malgré leurs efforts et ceux de leurs maîtres, à lire aisément ; ils continuent d’inverser les syllabes (caramade au lieu de camarade, ruilesser au lieu de ruisseler, etc.) et de mutiler les mots et les phrases jusqu'à les rendre méconnaissables. Déficients en lecture, déficients en orthographe, ils se découragent, négligent les autres matières, deviennent des élèves meurtris et aigris par leurs échecs. Certains écoliers deviennent révoltés, les autres déprimés ou indifférents. Par ses conséquences sociales et psychologiques, la dyslexie constitue un important problème pédagogique qu’il est nécessaire de bien connaître. Les causes de cette « infirmité sociale » (J. Boutonier) sont mal connues. Des difficultés de latéralisation, d’orientation dans l’espace (savoir où est la droite et la gauche, le dessus et le dessous, etc.) sont fréquemment trouvées, de même que la gaucherie contrariée, ce qui a fait dire à certains auteurs que ce trouble est lié à l’organisation cérébrale, à une prédominance hémisphérique droite. Mais d’autres chercheurs (J. de Ajuriaguerra) pensent qu’il s’agirait plutôt d’un manque de motivation pour apprendre, d’une absence de curiosité intellectuelle. En réalité, si dans la dyslexie on trouve souvent des facteurs affectifs associés à des diffi-cultes d’organisation spatio-temporelle, aucun ne lui est propre. Il s’agit d’un phénomène dont les causes sont complexes, en partie héréditaires, en partie affectives et, pour une part non négligeable, pédagogiques ; on a pu constater, en effet, que plus le maître est expérimenté, moins il y a de dyslexiques dans sa classe (E. Malmquist). Certains cas de dyslexie s’améliorent spontanément, vers huit ou neuf ans; d’autres, au contraire, laissent de sérieuses séquelles. La rééducation peut s’entreprendre à n’importe quel âge. Le but n’est pas de refaire un nouvel apprentissage de la lecture, mais bien de modifier le système de pensée de l’écolier. D’abord, il faut lui apprendre à organiser l’espace et le temps par des exercices appropriés. Mais aucune rééducation ne peut réussir sans la participation active des parents et des maîtres qui doivent faire répéter les exercices et, surtout, modifier leur attitude. 'Au lieu de harceler l’écolier et de le déprécier, il importe de réduire son anxiété en le réhabilitant, en l’encourageant. Cependant, il serait préférable d’éviter ce trouble. Cela est possible dans la mesure où l’on ne fait pas faire à l’enfant d’apprentissage prématuré de la lecture (pas avant six ans) et si l’on n’attend pas que s’aggravent les troubles observés à ce moment-là. Quand, après les deux premiers mois d’exercice, un jeune écolier n’arrive pas à dépasser les difficultés rencontrées, il est utile de le présenter à une consultation spécialisée.
dyslexie, trouble fréquent des « gauchers contrariés ». — Se manifeste, chez un enfant d'intelligence normale, par la difficulté d'apprendre à lire et à écrire, qui provient d'une tendance naturelle à lire de droite à gauche. Les lapsus sont fréquents chez l'adulte même, qui dira, par exemple : « M. Donput » au lieu de « M. Dupont ». Ce n'est pas un trouble neurologique, mais bien psychologique et social, que l'enfant n'aurait pas connu dans une société (arabe par exemple) où on lit de droite à gauche. L'habitude de contrarier ses tendances et ses mouvements naturels peut entraîner de nombreux troubles complémentaires, notamment des troubles d'orientation (un chauffeur dyslexique aura tendance à tourner son volant à droite pour aller à gauche). C'est pourquoi les pédagogues américains apprennent à tous les enfants à écrire des deux mains, afin que les gauchers ne soient ni contrariés ni complexés, en se sentant seuls à écrire de la main gauche.
DYSLEXIE. Impossibilité d’accéder à la pratique de la lecture courante chez un enfant par ailleurs normal.