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DUNS SCOT (John)

DUNS SCOT (John), surnommé le Docteur subtil, philosophe et théologien écossais (Duns, Écosse, v. 1266 - Cologne 1308). Il fut l’un des grands scolastiques du Moyen Age. Il fit ses études à Oxford, où il enseigna, puis entra chez les franciscains. Il vint à Paris, où il professa à l’Université, puis à Cologne, où il mourut. Comme les autres scolastiques, il étudia la philosophie d’Aristote, mais critiqua les doctrines de saint Thomas d’Aquin et sut convaincre de nombreux franciscains, qui formèrent le mouvement scotiste. Partisan du réalisme, il admet les universaux (scolastique). Il définit l’âme comme «une force en acte qui a conscience d’elle-même». Cette définition fut l’objet d’une longue controverse qui opposa les scotistes aux thomistes. La volonté de Dieu est le fondement de la liberté d’où découle la contingence. La création est un acte de pure volonté divine, qui aurait pu être tout autrement si Dieu l’avait voulu. Duns Scot soutint la doctrine de l’immaculée Conception de la Vierge Marie. Les scotistes formèrent un des grands courants de la pensée médiévale.

Duns Scot

(Vers 1270-1308.) Théologien et philosophe écossais né en Angleterre, considéré comme le grand adversaire du rationalisme thomiste. Avec sa théorie de l'haeccéité (ou eccéité), il s'oppose à saint Thomas sur le problème de l'individuation. Au lieu d'accorder à la seule forme générique et spécifique les caractères susceptibles de rendre intelligible l'individu, il attribue à celui-ci - indépendamment de son existence concrète - une entité, une forme individuelle positive (haeccéité). Ayant libéré l'individu de l'espèce, il veut également affranchir la volonté de l'entendement - incapable, selon lui, d’accéder aux vérités révélées - en supprimant l'harmonie thomiste entre ces deux facultés. La volonté n'est pas éclairée par un entendement qui lui indiquerait la voie du bien : pouvoir absolu, elle est totalement libre. Les conséquences sur le plan de la théologie morale sont importantes : les préceptes moraux voulus par Dieu proviennent de sa volonté arbitraire, si bien que l’on peut concevoir d’autres commandements que ceux du Décalogue.

Œuvres principales : Opus oxioniense ; De rerum principio (dont l’authenticité n’est pas prouvée).

DUNS SCOT (Jean). Théologien et philosophe écossais (1270-1308). Surnommé le « Docteur subtil », ce très habile dialecticien enseigna à Oxford, à Cologne et à Paris. « L’entendement étant aveugle et souvent vacillant », il le subordonne à la volonté, et surtout à la foi, qui peut seule nous faire connaître les attributs de Dieu. Rejette toute influence du néo-platonisme, comme de l’aristotélisme et du thomisme (n’accepte pas la théorie thomiste de l’analogie). Le 20 mars 1993 le pape a reconnu officiellement le culte « immémorial » de ce franciscain écossais (voir « Dulie » ; Duns Scot se trouve ainsi béatifié).

Né à Duns, en Écosse, vers 1266, frère mineur vers 1282, il séjourne en France entre 1302 ·et 1303, d'où il est banni par Philippe le Bel ; reçu docteur en 1305, il est régent de l'école universitaire franciscaine en 1306-1307 et meurt à Cologne en 1308. Duns Scot est l'un des plus célèbres théologiens du Moyen Âge. Dans de nombreux ouvrages sur les philosophes, il développe une réflexion sur la foi et ses relations avec la théologie. Pour le Docteur Subtil, cette dernière n'est pas une science spéculative, mais pratique, dont la métaphysique est l'instrument. Le concept commun d'être est attribuable à tout objet connaissable par l'intelligence. Cette commu­nauté ou simplicité absolue (que Scot nomme univocité) signifie toujours la même chose et permet de connaître Dieu au moyen des propriétés des choses sensibles.

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