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DU GUESCLIN Bertrand

DU GUESCLIN Bertrand (vers 1320-1380). Ce Breton, réputé par ailleurs pour son physique ingrat, fut l’un des meilleurs chefs militaires de son siècle. S’illustrant dans la lutte contre les Anglais dans le cadre de la guerre de Cent Ans, il participa largement à la reconquête du royaume par Charles V, qui le fit connétable en 1370. Capturé à deux reprises, il fut libéré chaque fois contre le versement d’une rançon de plusieurs centaines de milliers de livres. Avant tout organisateur de bataille et meneur d’hommes, Du Guesclin sut mettre en œuvre une stratégie défensive de harcèlement peu coûteuse et, au bout du compte, payante, puisqu’elle usa l’ennemi et amena les routiers à se battre hors des frontières, ce qui en débarrassa le pays. Charles V lui fit l’honneur de le faire inhumer à Saint-Denis. Il n’en demeure pas moins que sa légende est controversée, car si certains historiens le présentent comme un héros national, d’autres le fustigent pour sa cruauté et les désastres qui ont jalonné sa carrière militaire.

Né à La Motte-Broons (Bretagne) vers 1320. D'abord au service de Charles de Blois, il combattit ensuite pour Charles V dont il reçut le comté de Longueville. Vainqueur de Charles le Mauvais à Cocherel (1364) il fut pris à la bataille d'Auray. Le roi paya la rançon et le chargea de débarrasser le royaume des Grandes Compagnies, ce qu'il accomplit en les menant défendre les droits sur la Castille d'Henri de Trastamare, que lui disputait son frère Pierre le Cruel. Il s'y couvrit de gloire, mais, vaincu et fait prisonnier en 1367 par le prince de Galles (dit le Prince Noir), le roi dut à nouveau payer sa rançon. Suivit alors une série de fructueuses campagnes contre les Anglais (Pontvallain, 1370), qu'il chassa du Poitou, de la Normandie, de la Guyenne et de la Saintonge et dont il réduisit les possessions bretonnes à Derval et à Brest. Il mourut en assiégeant Châteauneuf-de-Randon, en 1380. Les Anglais vinrent déposer sur son cercueil les clefs de la ville. Il est enterré à Saint-Denis. Par la victoire de Montiel (1369), il rendit son trône à Trastamare et c'est à son retour que Charles V le nomma connétable.

Du Guesclin, Bertrand (v. 1320-1380).

Chef militaire illustre de la guerre de Cent Ans sous le règne de Charles V, D. appartient à la petite noblesse bretonne de la région qui sépare Rennes de Dinan. La légende a majoré, sinon inventé, les difficultés particulières qui auraient marqué son enfance et son adolescence : la gêne d’un aîné d’une famille de dix enfants, le manque d’affection maternelle, la rusticité de la formation. Il apparaît dans l’Histoire lors de la guerre qui s’ouvre pour la succession de Bretagne en 1341. Avec la plupart des gentilshommes de la Bretagne « française », il défend alors les droits de Charles de Blois (neveu du roi de France) contre Jean de Montfort et ses alliés anglais. A l’avènement de Jean le Bon (1350), il passe au service du roi et se signale dans les guerres de Bretagne. En 1357, il est armé chevalier par Charles de Blois. Après la mort de Jean le Bon et l’avènement de Charles V (avr. 1364), D. combat les troupes du roi de Navarre, Charles le Mauvais, et remporte contre elles la bataille de Cocherel (mai 1364). Cette victoire lui vaut le comté de Longueville, l’une des principales seigneuries de Normandie. Mais, revenu en Bretagne pour aider Charles de Blois, il est fait prisonnier par les Anglais à Auray (29 sept. 1364). Sa rançon énorme (40 000 florins d’or) est payée par Charles V. Il est chargé ensuite de conduire en Espagne les compagnies de routiers que le roi de France y envoie pour soutenir Henri de Trastamare contre Pierre de Castille. Il réussit à placer Henri sur le trône castillan (avr. 1366) mais, abandonné par une partie de ses troupes, se heurte en Espagne même à une armée anglaise et ne peut empêcher Pierre de reconquérir sa couronne. A nouveau prisonnier des Anglais (avr. 1367), il paie une rançon de 60 000 florins et reprend le combat en Castille. Mais Charles V, cherchant à effacer le désastreux traité de Calais, signé par Jean le Bon en 1360, reprend la lutte ouverte contre les Anglais. La rupture officielle se produit en mai 1369. Rappelé de Castille, D. se bat d’abord dans le midi de la France (Rouergue, Agenais, Périgord). Nommé connétable en octobre 1370, il combat les Anglais qui avaient débarqué dans l’Ouest. Il remporte la victoire de Pontvallain (4 déc. 1370) et réussit en deux ans (1371-1373) à reconquérir le Poitou et la Saintonge. En 1373, il participe à l’expédition de Bretagne, dont le duc, Jean V, s’était allié aux Anglais. Quand Charles V proclame l’annexion de la Bretagne à la France (déc. 1378), D. est partagé entre son attachement au roi et son patriotisme breton. Il part en 1380 pour l’Auvergne et le Languedoc, et meurt le 13 juillet, alors que son armée assiège Châteauneuf-de-Randon. Son corps est déposé dans la basilique de Saint-Denis, non loin des tombes royales. Bibliographie : G. Minois, Du Guesclin, 1993.




DU GUESCLIN, Bertrand (La Motte-Broons, près de Dinan, v. 1320-Château-neuf-de-Randon, 1380). Connétable de France, grand homme de guerre, il fut, avec Jeanne d'Arc, une grande figure légendaire de la guerre de Cent Ans et un symbole du sentiment national naissant en France. Issu de la noblesse bretonne, il commença à s'illustrer à partir de 1342 dans la guerre de succession de Bretagne, au service de Charles de Blois contre Jean de Montfort. Passé au service du roi de France, Charles V, vers 1350, il battit Charles II le Mauvais, roi de Navarre (1364), puis, parti de nouveau soutenir Charles de Blois en Bretagne, fut fait prisonnier à la bataille d'Auray (1364). Charles V paya sa rançon et le chargea de diriger l'expédition française en Castille, destinée à soutenir la cause d'Henri de Trastamare qui disputait à Pierre le Cruel le trône de Castille mais aussi à éloigner de France les Grandes Compagnies. Vaincu et fait prisonnier par l'armée anglo-castillane, le roi de France paya à nouveau sa rançon. Du Guesclin parvint néanmoins à prendre sa revanche par la victoire de Monteil (1369) qui rétablit Henri de Trastamare sur son trône. Nommé connétable (1370), il passa les dix années qui suivirent à chasser les Anglais du Poitou, de la Normandie, de la Guyenne et de la Saintonge. Rompant avec la guerre féodale, il avait pratiqué contre eux une tactique de harcèlement qui renversa la situation militaire en faveur de la France. Du Guesclin mourut au cours d'une campagne qu'il dirigeait contre les Grandes Compagnies en Languedoc. Il est enterré à Saint-Denis au côté de Charles V.

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