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Du contrat social ou Principes du droit politique de Jean-Jacques ROUSSEAU

Du contrat social ou Principes du droit politique de Jean-Jacques ROUSSEAU, 1762, 10/18, G.-F.

• Reprenant la réflexion ébauchée dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, Rousseau traite des principes qui fondent l’autorité politique et garantissent la liberté civile que les sociétés substituent à la liberté naturelle.

• La nature ne donne autorité à aucun homme sur ses semblables. Il n’est d’autorité que de convention, et la seule qui soit juste est établie par le pacte social (livre I, ch. VI), selon lequel chacun se soumet à la volonté générale, mais se donnant à tous ne se donne à personne et acquiert sur ses associés un droit égal à celui qu’il cède. Le peuple est le détenteur de la souveraineté, et les lois sont l’expression de la volonté générale. Le pouvoir exécutif est subordonné au pouvoir souverain (livre II). À partir de ces principes, l’examen des différentes formes de gouvernement traditionnellement considérées au xviiie siècle (monarchie, aristocratie, démocratie, cf. livre III), l’étude des institutions propres à garantir un contrat juste et un État solide (livre IV), conduisent Rousseau, bien qu'il affecte de ne pas opter au niveau pratique, à une critique de la monarchie telle qu’elle existait alors et à une apologie de la démocratie autoritaire.

• Interdit en France et, de ce fait, peu lu jusqu’en 1789, cet ouvrage a contribué à alimenter la réflexion révolutionnaire. Au xixe siècle, il a été critiqué par les libéraux qui l’accusèrent de renforcer l’État au détriment des individus. Pourtant, le souci majeur de Rousseau a été de garantir la liberté individuelle : Renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d'homme. C'est pour la protéger des tyrannies particulières qu’il invoque l’État en sa faveur : [...] il n’y a que la force de l’État qui fasse la liberté de ses membres dit-il au livre II, chapitre XII.

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