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DROGUE

DROGUE Ce mot désignait autrefois une préparation pharmaceutique, puis le mot évoluant servit à définir un remède d’efficacité douteuse. Enfin, depuis les années 50, il sert à qualifier les substances psychotropes utilisées dans un but non médical. Un public mal informé fait une différenciation entre des drogues dites «douces» et d’autres qui paraissent plus redoutables, les «dures»... En fait, toutes les drogues sont dures, si l’on prend en compte l’effet de dépendance, la dépersonnalisation de l’utilisateur, l’obligation incoercible d’accroissement des doses, la grande toxicité des produits de base.

drogue, produit naturel ou synthétique capable de modifier le comportement de celui qui le consomme et d’engendrer une dépendance. Les drogues peuvent être classées en cinq groupes 1. les stupéfiants, ou « drogues dures », qui comprennent, notamment, la cocaïne et les opiacés (opium, morphine, héroïne, codéine) ; 2. les drogues enivrantes, telles que l’alcool, l’éther et l’acétate d’anyle, présent dans certaines colles pour modèles réduits ; 3. les hallucinogènes, tels que le chanvre indien, ou cannabis (70 à 85 % des toxicomanes français sont des consommateurs de chanvre indien). 4. les stimulants psychiques ou psychoanaleptiques. Dans ce groupe, on trouve des produits comme le café, le thé et le tabac, mais aussi les amphétamines, qui ne sont délivrées que sur ordonnance médicale ; 5. les hypnotiques, tels que les barbituriques, trop souvent présents dans la pharmacie familiale. Aux Etats-Unis, la toxicomanie est devenue l’une des préoccupations majeures du gouvernement qui a consacré, en 1987, 3,5 milliards de dollars pour lutter contre ce fléau. L’on ne cesse de s’interroger sur ce qui pousse tant de personnes à user de la drogue, au risque d’en mourir. Plaisir uniquement physique ? Désir de s’affirmer en défiant la société dont on transgresse les lois ? Communion avec un groupe ? Manque fondamental que l’on voudrait combler ? Chantage vis-à-vis des siens ? Imprudente curiosité transformée en piège dont on ne peut plus sortir ? Les réponses ne peuvent être ni uniques ni générales. Cependant, les statistiques montrent que c’est chez les plus défavorisés et chez les sujets mal insérés socialement que se recrutent les consommateurs de drogues : 0,08 % de cadres supérieurs, 0,67 % de cadres moyens, 20,72 % d’employés et 49,61 % de personnes sans profession définie (O.C.R.T.I.S., 1988). D’autre part, nous pouvons dire que les toxicomanes ont en commun la recherche d’un plaisir immédiat, obtenu sans effort. En effet, ces substances stimulent les « centres de plaisir » découverts dans le cerveau par J. Olds (1954). Ce sont les mêmes structures, encore appelées système récompensant du cerveau, qui nous procurent la joie lorsque nous avons créé une belle œuvre, accompli un exploit ou, tout simplement, terminé notre travail de façon satisfaisante. L’usage de la drogue serait peu répréhensible si la stimulation répétée des centres de plaisir, ne provoquait une habituation, nécessitant des doses chaque jour accrues. Corrélativement, il se produit une sorte d’ « inertie » ou de non-réponse de ces structures cérébrales aux activités physiques ou intellectuelles, dont le plaisir était la récompense normale. Dans de pareilles conditions, il ne reste au sujet désenchanté que la désespérance ou le retour à la drogue. Il est presque impossible de lutter contre le plaisir obtenu sans effort. On comprend pourquoi le combat contre la toxicomanie passe, essentiellement, par la prévention.




Analeptique : Propriété stimulante. En psychiatrie les médicaments utilisés pour leur action analeptique sont les thymoanaleptiques (antidépresseurs) et les nooanaleptiques (autres psycho-stimulants tels que les amphétamines).

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