DREYFUS (ALFRED)
Militaire français né à Mulhouse en 1859, mort à Paris en 1935. Issu d'une famille juive alsacienne, il était attaché à l'état-major de l'armée lorsqu'en décembre 1894, il fut accusé et condamné par le conseil de guerre pour livraison de secrets de la Défense nationale à l'Allemagne. Il fut déporté sur l'ile du Diable en Guyane, après avoir été dégradé. L'affaire passionna et divisa les Français, donnant naissance à des manifestations de tous ordres : antisémites, nationalistes, antimilitaristes. De grands noms s'y trouvèrent mêlés comme celui de Clemenceau, de Jaurès ou de Zola. Le procès fut alors révisé. Un nouveau conseil de guerre réuni à Rennes condamna Dreyfus à dix ans de réclusion (août 1899), mais le nouveau président de la République, Émile Loubet, le gracia peu après. En 1906, le jugement de Rennes fut cassé et Dreyfus réintégré dans l'armée.
Dreyfus, Alfred (Mulhouse 1859-Paris 1935) ; officier français.
Fils d’un industriel alsacien Israélite, polytechnicien, le capitaine D. connaît une carrière rapide et brillante. Mais, malgré ses aptitudes, il est freiné et limité dans sa promotion à cause de ses origines juives. En 1894, il est arrêté sur l’accusation d’avoir transmis des secrets militaires à l’Allemagne. Après une procédure à huis clos bâclée, le conseil de guerre de Paris le condamne le 22 décembre 1894, au vu de faux documents, à la dégradation militaire et au bagne à perpétuité à l’île du Diable en Guyane. En 1896, le commandant Picquart relance l’affaire en démontrant que le véritable espion est en fait un autre officier, d’origine hongroise, le commandant Esterhàzy. Mais celui-ci est acquitté. Les amis de D. ne désarment pas pour autant et le journaliste Bernard Lazare mène campagne pour la révision du procès. En janvier 1898, Émile Zola publie dans L'Aurore une lettre ouverte au président de la République réclamant que justice soit faite. C’est alors qu’éclate vraiment l’affaire Dreyfus, qui divise profondément l’opinion publique et qui constitue une redoutable épreuve pour la IIIe République. Le camp des dreyfusards comprend bientôt toute l’élite intellectuelle et politique de gauche (Jaurès, Clemenceau, Scheurer-Kestner...). En septembre 1898, il est révélé que l’Affaire repose sur un faux fabriqué par le colonel Henry, qui se suicide ; quant au ministre de la Guerre, Cavaignac, il démissionne. Le procès de D. est finalement révisé à Rennes en 1899. D. est condamné à une peine de dix ans d’emprisonnement assortie de circonstances atténuantes, ce qui constitue un déni de justice puisque son innocence ne fait aucun doute. D. renonce à faire appel contre ce verdict inique. Il est finalement gracié le 19 septembre 1899. En décembre 1903, le ministre de la Justice prend en charge la révision du procès de Rennes. La cour de cassation casse le 12 juillet 1906 le jugement de Rennes et réhabilite le capitaine D., qui est réintégré dans l’armée à un grade supérieur et décoré de la Légion d’honneur. En définitive, c’est la gauche socialiste et radicale - et en dernier ressort l’État républicain - qui sort victorieuse de cette confrontation avec la droite cléricale, nationaliste et antisémite.
Bibliographie : A. Dreyfus, Cinq Années de ma vie, éd. défin., 1962 ; A. Zévaès, L Affaire Dreyfus, 1931 : P. Miquel, L'Affaire Dreyfus, 1964 ; J.-D. Bredin, L'Affaire, 1993.
Liens utiles
- Analyse Film: Alfred Dreyfus
- Alfred Dreyfus1859-1935D'une famille juive alsacienne aisée, Dreyfus suivit les cours de l'École polytechnique avantde gravir brillamment les échelons de la carrière militaire.
- DREYFUS, Alfred (1859-1935)Officier d'origine juive, il est accusé et jugé sommairement de haute trahison en 1894 avant d'être réintégré en 1906.
- Dreyfus, Alfred
- Alfred Dreyfus