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DOUTE

Doute sceptique. On qualifie de doute sceptique le doute définitif que pratiquent les adeptes de l'école grecque de Pyrrhon, concluant à l'impossibilité d'affirmer quoi que ce soit avec certitude en raison de l'impuissance où nous sommes de prouver ce que nous prouvons (régression à l'infini). La sagesse pyrrhonienne fait de la suspension du jugement ("épochè") l'instrument de notre bonheur dans la mesure où l'état d'indifférence qu'induit sa pratique est toujours préférable au malheur d'un esprit animé par un vain désir de savoir.


Doute méthodique ou cartésien. Avec Descartes, le doute n'est plus une fin en soi, mais un moyen en vue d'une fin. Descartes doute pour ne plus douter; il se sert du doute comme d'un instrument de connaissance. Parce qu'on peut être certain et se tromper, Descartes doute de ce qu'il tient pour certain afin de contrôler la solidité et le bien-fondé de ce qu'il reçoit pour vrai. Ainsi, est vrai non pas simplement ce dont je suis certain, mais ce qui résiste au doute, ce qui est indubitable.

Le doute désigne communément l'état d'hésitation dans lequel on se trouve face à l'incertitude. Philosophiquement, il constitue un outil dont se sert la pensée pour faire l'épreuve de la vérité. On distingue essentiellement trois formes de doute philosophique. D'abord, le doute sceptique qui aboutit à une suspension totale du jugement ("épokè") en raison de notre incapacité supposée à atteindre quoi que ce soit de certain. Ensuite, le doute cartésien employé comme un moyen de débusquer la vérité. Ce doute est à la fois méthodique (il suit une démarche rationnelle), hyperbolique (il se déploie à son maxima d'extension en considérant comme faux ce qui n'est que vraisemblable, jusqu'à émettre l'hypothèse d'un malin génie falsifiant volontairement le monde) et surtout provisoire, puisqu'il cesse dès lors qu'une vérité ferme et indubitable en supprime la nécessité méthodologique (moment du cogito). Enfin, le philosophe David Hume s'empare du doute sceptique pour faire la critique de ses conséquences absurdes tout en montrant son utilité pour lutter contre le dogmatisme et les prétentions illusoires de l'entendement.

doute, hésitation, incertitude quant à la réalité d'un fait, à la vérité d'une énonciation, à une conduite à tenir.
Chez certains "individus, le doute est permanent. Il s’applique aux idées et aux actes. Le sujet ne peut rien faire sans vérifier perpétuellement les opérations précédentes; il s’épuise, devient stérile et en arrive à douter.de sa propre existence. Il
s’agit, dans ce cas, du doute obsessionnel, névrotique, que la psychothérapie et surtout la psychanalyse peuvent arriver à réduire.




[…] de ses opinions, allant jusqu’à mettre en doute l’existence même du monde. Ce doute radical, plus «extravagant» encore que toutes les suppositions sceptiques, rencontre un point […]

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