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douleur

Douleur

Du latin dolor, « douleur » (physique ou morale).

- Sensation pénible ressentie en un ou plusieurs points du corps. - Par extension, souffrance morale due à l’insatisfaction ou au manque (exemple : la douleur de perdre un être cher).

• Pour Schopenhauer, la douleur est le fond de toute existence. Ce qui est premier, c'est le manque, donc la douleur. Tout bonheur n’est que l’apaisement momentané d’une douleur qui renaîtra sitôt le désir satisfait (ou le manque comblé).

douleur, sensation pénible, d'origine physique ou psychique, qui provoque une réaction de l'organisme, généralement une conduite d’évitement. La douleur est un signal, un moyen de défense de l’organisme, qui a pour fonction de faire cesser l’excitation dangereuse. Elle est préventive, car elle permet de différencier ce qui est nocif de ce qui ne l’est pas, et éducative : le jeune enfant qui se brûle légèrement à la flamme d’une allumette évitera, par la suite, de jouer avec le feu. La sensibilité douloureuse, qui a ses récepteurs, ses « messages » biochimiques, ses voies et ses centres nerveux (R. Melzack et P. D. Wall, 1965), dépend partiellement des conditions psychologiques et sociales : le martyr semble anesthésié par sa foi ; beaucoup d’indiens d’Amérique, conditionnés par leur éducation, paraissent ignorer la douleur et, depuis quelques décennies, on apprend aux femmes enceintes la psychoprophylaxie, qui vise à rendre l’accouchement indolore.

douleur, état physique en principe désagréable; cependant, toute sensation, même agréable, se transforme en douleur à partir d'une certaine intensité. — On distingue les douleurs proprement physiologiques (exemple : une rage de dents) et les douleurs psychologiques (exemple : les émotions). Pour certains philosophes pessimistes, comme Schopenhauer, seule la douleur révèle un aspect réel du monde, et le plaisir n'a pas plus de consistance que le rêve. A-t-elle une valeur morale? Le christianisme, pour sa part, a insisté sur les vertus purificatrices de la douleur. Le « dolorisme », dont le promoteur est Julien Teppe (vers 1930), n'affirme pas seulement l'utilité indirecte de la douleur, soit comme facteur d'endurcissement physique ou moral (stoïciens), soit comme épreuve purificatrice, il considère que la douleur même enrichit l'homme, « en ce qu'elle arrête les impulsions de la vie animale et permet ainsi à l'esprit d'acquérir une hégémonie particulièrement efficace pour la création artistique et littéraire ». Il semble cependant qu'une véritable douleur entraîne généralement une régression de la personnalité, dont elle entrave l'épanouissement et empêche, par là même, toute création véritable.

DOLORISME (n. m.) Terme créé en 1920 (par Sonday) pour qualifier l’attitude morale ancienne valorisant la douleur et y voyant un moyen de purification et d’ascétisme. DOULEUR (n. f.) 1. — (Lato) État affectif décrit comme désagréable. 2. — (Stricto) On distingue la douleur phys. (sorte de sensation) et la douleur morale (sentiment complexe) ; (tradit.) cette distinction correspond à la distinction de l’âme et du corps ; (auj.) elle peut avoir un sens à partir de l’étiologie des affections : modifications organiques, excitations corporelles pour la douleur physique, souvenirs, fonctionnement de l’appareil psychique pour la douleur morale. 3. — On attribue souvent une valeur morale de purification, de châtiment à la douleur ; Descartes lui accorde une finalité biologique (la douleur nous avertit qu’il faut écarter de notre corps un certain nombre de choses pour lui conserver son intégrité).

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