DIVISION DU TRAVAIL

DIVISION DU TRAVAIL

♦ Désignant dans les sociétés modernes la répartition des tâches qui - du fait de leur complexité - ne peuvent plus être exécutées par le même individu, la division du travail apparaît déjà dans les sociétés archaïques sous la forme notamment de la division par sexes. Dans les sociétés évoluées, elle se développe considérablement avec la différenciation des professions. Nécessaire au développement de la cité, comme le montre déjà Platon dans la République (qui n’introduit pas cependant la distinction ultérieurement classique entre travail manuel et travail intellectuel), elle apporte des avantages décisifs dans le domaine économique ; sur le plan humain, son intérêt n’est pas moindre - comme le montre Durkheim par exemple - car elle soustrait l’individu à l’action collective et contribue à l’épanouissement de la personne, du moins quand il s’agit de l’activité complexe du spécialiste débarrassé des tâches simples et générales. ♦ Mais depuis le XIXe siècle - qui voit l’apparition de l’ère industrielle - la division du travail technique en usine se traduit par la décomposition des tâches en gestes élémentaires, en vertu d’une organisation rationnelle qui trouve son achèvement avec la taylorisation et dont l’objectif est la productivité optimale. Sous cette forme, elle pose de redoutables problèmes tant aux économistes et aux sociologues qu’aux philosophes qui, pour la plupart, ont développé leurs réflexions dans une perspective socialiste.

division du travail, organisation sociale caractérisée par la répartition des tâches entre les spécialistes, et dont l'économiste écossais A. Smith (1723-1796) fut le premier théoricien. — La division du travail, nécessaire dans toute société industrialisée qui emploie des techniciens, pose : 1° des problèmes sociologiques et psychologiques : l'ouvrier qui s'est spécialisé dans un geste particulier, adapté à une machine donnée, devient lui-même machine (exemple : le travail à la chaîne) ; il a donc un besoin de « loisir » beaucoup plus urgent que pour tout autre travailleur; 2° des problèmes pédagogiques : à quel âge doit cesser la formation générale et intervenir la spécialisation? Le plus tard possible, telle est la réponse (bien paradoxale), des pédagogues, cela afin que le travailleur ait la capacité de se « reconvertir » plus rapidement aux nouveaux procédés avec les progrès de l'industrie, dont les techniques sont en effet en perpétuelle métamorphose.