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DIVERTISSEMENT

DIVERTISSEMENT (lat. divertere, se détourner de)

Pascal qualifie de divertissement non seulement les jeux et toutes les activités futiles auxquelles se livrent les hommes pour s'étourdir (comme les fêtes et les danses), mais aussi et surtout l'ensemble des préoccupations dites sérieuses (carrière, ambition, travail) qui nous permettent en vérité d'oublier notre condition misérable et mortelle. Est divertissement toute agitation vaine au regard du soin que nous devrions prendre du salut de notre âme.

Chez Pascal, « se divertir », c'est chercher à se détourner de penser à soi en s'étourdissant. «Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser» ("Pensées").

DIVERTISSEMENT. n. m. 1° Sens courant : action de se distraire, de se récréer. Amusement, distraction. Les divertissements reposent les esprits, changent les idées. Ce que les téléspectateurs attendent d'abord, ce sont des divertissements, du spectacle : l'information vient en second.
2° Sens littéraire, chez Pascal : ensemble des occupations qui détournent l'homme de penser aux problèmes essentiels. Ce sens est proche de l'étymologie latine, du verbe "divertere", «se détourner ». Dans l'esprit de Pascal, l'homme sans Dieu est misérable. Seule la reconnaissance de Dieu, la foi en Jésus-Christ, pourraient le sauver (voir Christianisme). Mais pour trouver le chemin du salut, l'homme doit regarder en face sa condition mortelle, s'interroger sur son mystère et sur son sens, et à partir de là, se tourner vers Dieu. Or, l'homme répugne à contempler sa malheureuse condition ; tout lui est bon pour s'en détourner, pour s'en divertir. Le divertissement, ce n'est pas seulement le jeu, la chasse, la fréquentation des salons, c'est aussi l'activité sérieuse, la recherche des responsabilités ou même l'occupation militaire. Tous les engagements humains ne sont ainsi pour Pascal que fuite dans l'activisme, refus de penser à l'essentiel, vaine tentative pour échapper au malheur de notre condition mortelle : se divertir devient une forme d'aveuglement qui accroît ce malheur au lieu de le résoudre. L'homme devrait au contraire se convertir, ce qui veut dire selon l'étymologie latine du verbe "convertere", «se tourner vers» (c'est-à-dire : se tourner vers Dieu).

Il consiste à se détourner de soi et à combattre l’ennui en se livrant à des occupations légères ou non essentielles (jeu, travail, etc.). La motivation profonde de cette vaine recherche du bonheur procède de la misère morale de l’homme abandonné de Dieu, le divertissement étant déterminé par l’ignorance de son origine, à savoir le « malheur naturel de notre condition faible et mortelle ». Le combat contre l’ennui devrait utiliser un moyen plus solide, c’est-à-dire la réflexion, car « l’homme est [...] fait pour penser, c’est toute sa dignité et son mérite » (Pensées 142, 145,168, 171).

Divertissement


Du latin divertere, « se détourner de ».


- Toute activité qui nous détourne de ce qui nous préoccupe (synonyme : distraction). - Chez Pascal, tout ce qui permet à l’homme d’oublier le malheur naturel de sa condition faible et misérable.
• Si les hommes se lancent dans tant d'« entreprises hardies » (le jeu, le travail, la guerre, etc.), c'est, selon Pascal, pour fuir l'ennui, qui les mettrait face à leur propre néant.

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