Dionysies, fêtes consacrées à Dionysos.

Dionysies, fêtes consacrées à Dionysos. Elles revêtaient une grande importance, surtout en Attique. La première de ces fêtes était appelée Oschophories. Elle avait lieu dans le mois de Pyanepsion —► calendrier dans le dème de Phalère. Commune à Dionysos et à Athéna, elle commençait par une course d’éphèbes porteurs de pampres (oschoi), suivie d’une procession accompagnée de chants et achevée par un sacrifice. La seconde fête, beaucoup plus importante, avait lieu dans le mois de Poséidon. C’étaient les Dionysies champêtres, ou Petites Dionysies ; fêtes villageoises, elles se passaient à l’intérieur des dèmes, c’était surtout la fête des vignerons. Remerciant le dieu pour les récoltes obtenues, ils s’offraient toutes sortes de réjouissances. Une longue procession chantée (komos) était conduite par des canéphores et par d’autres jeunes filles portant du vin, des pampres, des figues, et conduisant le bouc du sacrifice. Le cortège était fermé par les porteurs du phallus divinisé, symbolisant la fécondité de la terre. Après le sacrifice on se déguisait et on donnait des représentations mimant l’origine du dieu et de la vigne, qui étaient des sortes de farces improvisées. En évoluant, ces représentations ne paraissent pas avoir été étrangères à la naissance de la tragédie et de la comédie. Dans les villes d'importance secondaire, on jouait des pièces anciennes dans des théâtres de fortune. Venaient ensuite les Lénéennes au début de l'hiver et en février, les Anthestéries. Au mois d'Élaphébolion, on fêtait les Dionysies urbaines ou Grandes Dionysies. Elles célébraient le triomphe du dieu sur l’hiver et la naissance du printemps, quand la vigne fleurissait. Elles duraient six jours. C'étaient les fêtes les plus brillantes, qui attiraient une foule nombreuse à Athènes. Des jeux, des chœurs dithyrambiques et des représentations théâtrales avaient lieu. L’organisation de la fête incombait au premier archonte, aidé des épimélètes. Le premier jour, on annonçait la liste des concours dramatiques et on présentait les candidats; le lendemain, la magnifique procession solennelle se mettait en marche pour mener la statue de Dionysos au théâtre ; le jour suivant se déroulaient les concours dithyrambiques, et les trois derniers jours étaient données des tragédies et des comédies, pour la plupart inédites. En dehors de l’Attique, chaque région de la Grèce avait ses fêtes de Dionysos; elles se déroulaient généralement une année sur deux, et les femmes y tenaient des rôles importants. Les fêtes de Dionysos se passaient souvent dans un esprit d’enthousiasme voisin du délire : à Thèbes, où les ménades erraient sur le Cithéron, à Tanagra, à Delphes, à Argos. Cependant, ce caractère orgiaque n’apparaît pas du tout à Athènes pendant les Grandes Dionysies.