Diérèse
Diérèse Prononciation distincte de deux voyelles proches qui dans l’usage courant sont fondues en une seule syllabe. La diérèse (deux syllabes) s’oppose à la synérèse (une seule syllabe). Ainsi, dans ce vers de Baudelaire, « Va te purifier dans l’air supérieur. » Pour que le premier hémistiche ait les six syllabes requises, il ne faut pas prononcer pu-ri-fier (comme dans la langue 1 -2- 3 courante), mais pu-ri-fi-er (et donc avec diérèse sur la 1 -2 -3 -4 dernière syllabe du verbe). La diérèse est l’un des éléments qui contribuent à marquer le décalage entre la langue poétique et la langue courante.
DIÉRÈSE
(Du grec diairesis : séparation.) Procédé de discussion fréquent dans les dialogues de Platon, qui consiste à prévoir la définition d’un concept dans le cadre d’une alternative (ou bien... ou bien...) : l’interlocuteur ne peut choisir que l’une des éventualités, dans la mesure où la discussion s’effectue à l’intérieur d’une logique bivalente.
DIERESE nom fém. - Prononciation de manière distincte de deux voyelles successives qui, dans la langue courante, constitueraient une syllabe unique. ÉTYM. : du grec diairesis - « division ». Il y a diérèse sur la fin du mot si, pour des raisons prosodiques (donc pour respecter le nombre de syllabes requis par le vers), je prononce « ambition » am-bi-ci-ion. Dans le cas contraire, il y a « synérèse ». La diérèse, qui correspond souvent à une prononciation ancienne, archaïque, est l’un des nombreux éléments qui contribuent à distinguer la langue poétique de la langue courante, à en faire une sorte de langue dans la langue. Exemples empruntés au Cimetière marin de Paul Valéry : « La scintillation sereine sème Tête complète et parfait diadème Sont le défaut de ton grand diamant La sainte impatience meurt aussi ! » —> Mètre — Scansion — Vers.