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DESPOTISME

Du grec despotès, « maître de maison », « maître d'esclaves ».


- Pouvoir absolu du maître sur ses esclaves. - Par extension, toute domination autoritaire et illégitime.


• Dans le régime despotique, écrit Montesquieu, « un seul, sans loi et sans règle, entraîne tout par sa volonté et par ses caprices ».

DESPOTISME. n. m. 1° Forme de gouvernement dans lequel l'ensemble des pouvoirs est détenu par un seul homme, sans contrôle institutionnel, sans contre-pouvoirs. Pour les philosophes du XVIIIe siècle, c'est le cas-limite de la monarchie absolue et arbitraire. Pour Montesquieu, cette forme de gouvernement, reposant sur la crainte des sujets, est par elle-même contre nature. Pour d'autres écrivains du XVllle siècle, elle peut être tempérée par la qualité du «despote », pour peu que celui-ci soit inspiré par les « lumières » de la philosophie. Ce fut là le rêve du despotisme éclairé, cruellement déçu par la réalité.
2° Au sens courant, le despotisme est un gouvernement tyrannique. Le despote, non seulement jouit du pouvoir absolu, mais n'en use que pour satisfaire ses intérêts ou ses fantasmes cruels. Le traditionnel « despotisme » se nomme aujourd'hui « dictature ». Il existe des patrons autoritaires, quasi despotiques. Au sens figuré, cet enfant est un vrai despote. Voir Dictature, Autocratie, Tyrannie.

DESPOTISME

Parmi les régimes politiques que décrit Montesquieu, le despotisme est la souveraineté absolue et illimitée exercée par un seul homme. On entend par « despotisme éclairé » le système de gouvernement qui, dans la seconde moitié du xviiie siècle, essaya d’adapter l’absolutisme de certaines monarchies européennes à l’esprit nouveau de la philosophie des Lumières.

Système de gouvernement autoritaire par lequel certains monarques européens du XVIIIe s., influencés par les théories philosophiques de l'époque, réformèrent leurs États dans un sens centralisateur et dirigiste considéré comme l'expression des « Lumières ». Le premier théoricien du despotisme éclairé est incontestablement Platon, pour qui la cité juste est celle où les sages gouvernent avec le pouvoir de forcer les hommes à se conduire selon la raison ; il tenta d'appliquer ses théories à Syracuse, auprès du tyran Denys (v.). Le despotisme éclairé du XVIIIe s. s'insère dans un contexte politique particulier : les révolutions politiques et religieuses des XVIe/XVIIe s. (troubles de la Ligue et de la Fronde, en France ; révolutions d'Angleterre) de même que les progrès du rationalisme avaient fortement ébranlé l'idéal de la monarchie de droit divin. Les défenseurs de l'absolutisme monarchique se trouvèrent donc entraînés à mettre l'accent sur son utilité pratique. En France, les théoriciens du despotisme éclairé furent, avec Voltaire, le groupe des physiocrates, et notamment Turgot. Convaincus que l'économie obéit à des lois sur lesquelles l'homme n'a pas de prise, les physiocrates s'en remettaient à l'autorité unique de l'État pour faire respecter l'« ordre naturel » révélé par la raison. Leur conception s'opposait radicalement à celle de Montesquieu, soucieux au contraire d'établir, en face du pouvoir, un système de contrepoids et de « contreforces ». Pour Turgot, le roi est « le centre commun » de son peuple, « le législateur absolu », « l'homme de bien » indispensable ; insensible aux résistances des intérêts particuliers, il peut seul faire le bonheur universel en obéissant aux conseils de la raison. Si la France fut la patrie idéologique du despotisme éclairé, c'est à l'étranger que celui-ci a trouvé des commencements de réalisation, avec Frédéric II en Prusse (1740/86), Catherine II en Russie (1762/96), Marie-Thérèse (1740/80) et Joseph II (1780/90) en Autriche, Charles III (1759/88) en Espagne, au Danemark, avec les ministres Struensee et Bernstorff, au Portugal, avec Pombal, Premier ministre du faible Joseph Ier (1750/77).




[…] Voltaire a critiqué le despotisme de la monarchie absolue. Il a prôné l’idéal d’un despote éclairé, conseillé par les philosophes ou philosophe lui-même.La critique de la religion. […]



DESPOTISME ÉCLAIRÉ

. Système de gouvernement dans lequel le souverain continue d'exercer un pouvoir personnel mais qui pratique une politique inspirée par les idées de la philosophie des Lumières. Le despotisme éclairé (ou plutôt l'« absolutisme éclairé ») fut instauré dans certains pays d'Europe dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle (dans les États autrichiens de Marie-Thérèse et Joseph II, en Russie par Catherine II, en Espagne par Charles III, en Suède par Gustave III), la Prusse de Frédéric II ayant été l'exemple le plus accompli. Les despotes éclairés améliorèrent dans certains pays le sort des paysans (suppression du servage et des corvées), accordèrent ou respectèrent la liberté religieuse, décidèrent l'adoucissement du droit pénal et la suppression de la torture, favorisèrent le développement économique et, « dispensateurs des Lumières », encouragèrent l'instruction, les lettres et les sciences. Adeptes d'un absolutisme non plus de droit divin mais fondé sur la raison, les despotes éclairés renforcèrent l'autorité de l'État au détriment des corps intermédiaires (clergé, noblesse, parlements) et des particularismes nationaux.

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