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DESMOULINS Camille Lucie Simplice Benoist

DESMOULINS Camille Lucie Simplice Benoist. Publiciste et homme politique français. Né à Guise (Aisne) le 2 mars 1760, mort à Paris, le 5 avril 1794. Fils d'un lieutenant général au bailliage, il fait ses études au collège Louis-le-Grand où il est le camarade de Robespierre, puis se fait inscrire au barreau en 1785. Affligé d'un bégaiement, avocat sans causes, il est tout prêt à devenir journaliste et agitateur et, dès 1788, participe au mouvement d'idées pré-révolutionnaire par plusieurs brochures qui passent complètement inaperçues. Le 12 juillet 1789, après le renvoi de Necker, Camille Desmoulins est au Palais-Royal, il ameute et suscite les troubles qui aboutiront à la prise de la Bastille. Sa brochure La France libre, publiée quelques jours après la chute de la forteresse, et ou il appelait le peuple à des pillages et à l'extermination des « mauvais citoyens » connaît un prodigieux succès, comme son Discours de la Lanterne... où il célébrera la nuit du 4 août. Le 28 novembre 1789 paraît le premier numéro de son journal Les Révolutions de France et de Brabant, suite de pamphlets publiés jusqu'en juillet 1791, d'une extrême violence, qui excitera la colère des royalistes et imposera Camille Desmoulins, selon les mots de Sainte-Beuve, comme « la plume la plus leste, la plus gaie, la plus folle du parti démocratique ». Ami de Danton et de Robes-pierre, membre actif du club des Cordeliers, Desmoulins demeure jusqu'à la fin de 1792 un des meneurs de la Révolution, prend une part importante à la préparation de la journée du 10 août, siège à la Convention parmi les montagnards, se montre impitoyable au procès de Louis XVI et devient un des secrétaires de Danton au Ministère de la Justice. Dès les premiers mois de 1793 son influence commence cependant à diminuer : ses meilleurs amis ne l'ont d'ailleurs jamais pris beaucoup au sérieux. Au commencement fanatique de Mirabeau, puis subjugué par Danton, puis idolâtrant Robespierre, Desmoulins, comme l'écrit encore Sainte-Beuve, semble bien n'avoir été « qu'une plume... faite pour rester au service d'une tête plus forte ». Mais sa versatilité, dont on s'était longtemps amusé, finit par devenir suspecte : Desmoulins a beau donner des gages a Robespierre, s'acharner contre les Girondins dans son Histoire des Brisso-tins, contre les Hébertistes dans Le Vieux Cordelier, sa défense, en juillet 1793, du général Dillon accusé de trahison, suscite le scandale du parti de Robespierre. Camille Desmoulins, qui subit aussi l'influence modératrice de sa femme, a d'ailleurs été atterré par l'exécution des Girondins : en proie à une sorte de remords, il ose, en pleine Terreur, parler de clémence, demander le rétablissement de formes légales de justice et ironiser sur les membres du comité de sûreté générale. Violemment attaqué au club des Jacobins mais plusieurs fois défendu par Robespierre, il finit par succomber, en même temps que les dantonistes, sous l'inculpation d'un prétendu complot forgé par Saint-Just. Arrêté dans la nuit du 30 mars 1794, condamné à mort, il est guillotiné six jours plus tard, après avoir vainement essayé d'ameuter la foule sur le parcours de la charrette des condamnés. ? « Un polisson de génie. » Michelet. ? « Il y a du Figaro dans ce journaliste, il y a du Villon. C'est le clerc de la Basoche, monté sur une table de café et élevé à l'importance d 'agitateur politique... Camille Desmoulins est ce fifre improvisé de la Révolution, et qui se jouera, jusqu'au jour où il apprendra à ses dépens qu'on ne joue pas impunément avec le tigre.» Sainte-Beuve. Génie littéraire dépaysé dans une révolution populaire dont il partagea l'ivresse, il eut en puissance et souvent en acte tous les vices de ce genre de génie qui mène les âmes faibles bien vite aux corruptions et les esprits les plus brillants au ridicule. » Barbey d'Aurevilly.

DESMOULINS, Camille (Guise, 1760-Paris, 1794). Journaliste et homme politique français. Il dénonça, lors de la Révolution française, dans de violents pamphlets, la monarchie et l'Ancien Régime, mais, opposé à la Terreur, fut guillotiné avec son ami Danton. Condisciple de Robespierre au lycée Louis-le-Grand à Paris puis avocat, il devint malgré son bégaiement l'un des orateurs les plus écoutés des jardins du Palais-Royal, entraînant le peuple à la révolte dans les jours qui précédèrent la prise de la Bastille. Dans son journal Les Révolutions de France et de Brabant, il ne cessa de dénoncer le complot aristocratique. Membre du Club des cordeliers où il se lia avec Danton, député montagnard à la Convention, Desmoulins s'opposa violemment aux girondins, contribuant à l'élimination de ses principaux chefs. Souhaitant comme Danton lutter contre l'aggravation de la Terreur, il lança avec courage dans son journal Le Vieux Cordelier de vibrants appels à la clémence (1793-1794). Arrêté et condamné à mort, il fut guillotiné avec Danton et les Indulgents (avril 1794).

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