désespoir
désespoir (du lat. de-sperare, tomber du haut de son espoir), déception entraînant un état d'abattement et d'inaction ; c'est l'état de celui qui doute de tout (cf. l'équivalent allemand Verzweiflung, racine zweifeln, douter), c'est la conscience de l'absurdité de toutes choses. — Dû à l'excès de misère, à la mort de l'être aimé, etc., il résulte en tout état de cause d'un sentiment de solitude absolue, qui peut être lié à la perte de la foi en Dieu (comme l'exprime Kierkegaard dans Coupable, non coupable), ou à la perte de la confiance en l'homme, lorsqu'on a perdu tout idéal ou tout espoir de réaliser ses idéaux (v. le Mythe de Sisyphe, de Camus); l'homme n'est plus alors, comme l'écrivait Sartre, qu'« une passion inutile ». Il y a deux issues au désespoir : 1° une issue violente, le suicide; 2° une issue « réflexive » qui consiste, comme l'a écrit Nietzsche, à trouver l'énergie requise pour regarder la réalité en face, et à « faire sortir du désespoir le plus profond l'espoir le plus invincible ».
Liens utiles
- « Le langage nous réintègre à la communauté humaine : il faut écrire l'échec, la maladie, la mort, non pas pour désespérer les lecteurs, mais au contraire pour essayer de les sauver du désespoir. » Commentez cette citation de Simone de Beauvoir.
- Dans La mort au siècle des Lumières, Robert Favre s'exprimait ainsi :« Dénonciation et appel, La Religieuse est toute entière frémissante de vulnérabilité tendue et de volonté inflexible. Dans sa longue lutte pour échapper à l'abîme du désespoir quand « il y a des puits partout », Suzanne incarne l'esprit des Lumières où se mêlent courage et besoin de puissante protection, ingénuité et habileté, lucidité et vertige devant les gouffres ». Vous commenterez cette citation.
- Candide est une oeuvre d'un désespoir presque insondable. Qu'en pensez-vous ?
- KIERKEGAARD: L'homme qui désespère a un sujet de désespoir
- La certitude de sa mort condamne-t-elle l'homme au désespoir ?