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DESCARTES (RENÉ)

Philosophe et savant français né à La Haye (Touraine) en 1596, mort à Stockholm en 1650. Il fit ses études chez les Jésuites, à La Flèche, et embrassa d'abord la carrière des armes. Il servit comme volontaire sous les ordres du prince Maurice de Nassau, puis sous ceux du duc de Bavière, et enfin en Hongrie pour le comte de Bucquoy, à la mort duquel (1621) il abandonna l'armée et voyagea en Allemagne, en Hollande, en Suisse et en Italie. C'est alors qu'il résolut de se consacrer aux sciences et à la philosophie, peu attiré par le pouvoir et la renommée. Après quelques années passées à Paris (1625-1628), il s'établit en Hollande où il resta vingt ans. Dans son Traité du monde, l'un de ses premiers écrits, il admet, comme Galilée, la rotation de la terre autour du Soleil; la condamnation du savant italien (1633) lui fit renoncer à la publication de cet ouvrage. Dans le Discours de la méthode (1637), il se libère de la doctrine scolastique en établissant le principe de déduction. Ce livre fut suivi de trois traités qui en sont l'application: Dioptrique, Météores et Géométrie. En 1641 parurent les Méditations métaphysiques, démonstration de l'existence de Dieu et de l'existence de l'âme. Puis vinrent le Principes de la philosophie (1644) et le Traité des passions (1649). Il fit trois voyages en France où il rencontra Pascal. Invité à se rendre en Suède sur la demande de la reine Christine, il y mourut peu après son arrivée (1650). La méthode qu'il avait formulée: « Conduire en ordre ses pensées pour atteindre la vérité par l'intuition et la déduction », il l'appliqua aux mathématiques et l'étendit aux autres sciences. Il est le père du rationalisme et du matérialisme modernes.

Philosophe et savant français (1596-1650).

• Refuser l’autorité des Anciens et n’admettre en sciences que la raison, telle est l’exigence de René Descartes, qui rompt avec des siècles de pensée scolastique. Convaincu que les longues démonstrations des mathématiciens pourraient servir à la connaissance de toutes choses, il formule une méthode nouvelle fondée sur l’intuition du vrai et le raisonnement déductif. • Armé de cette méthode, Descartes entreprend de mettre systématiquement en doute tout ce qu’il sait, ou croit savoir, de lui-même et du monde. Or, au plus profond du doute hyperbolique, alors même qu’il pense être le jouet d’un « malin génie » qui s’emploie à le tromper toujours, il se heurte à la certitude de sa propre existence, telle que la saisit sa pensée. Le célèbre cogito ergo sum (« Je pense, donc je suis ») est adopté comme le premier principe de la philosophie. • De cette primauté accordée au sujet pensant découle une métaphysique dualiste, dans laquelle l’esprit (ou « chose pensante ») et le corps (ou « chose étendue ») sont deux substances radicalement distinctes, mais cependant unies l’une à l’autre. Descartes déduit également du cogito l’existence d’un Dieu infini et parfait, qui garantit désormais la véracité des « idées claires et distinctes ». • La physique cartésienne décrit une nature dépouillée de toutes les qualités dont l’avait dotée Aristote. Réduit à un espace strictement homogène et géométrique, le monde est régi par les seules lois du mouvement (mécanisme). Les animaux, que Descartes pense privés de conscience, sont eux-mêmes assimilés à des automates (théorie des animaux-machines). • En matière de morale, Descartes nous invite à faire « de nécessité vertu » et à maîtriser nos passions grâce au bon usage de notre volonté - le seul bien qui soit entièrement en notre pouvoir.

Principales œuvres : Discours de la méthode (1637), Méditations métaphysiques (1641), Principes de la philosophie (1644), Les Passions de l'âme (1649).

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