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Descartes et le langage humain comme signe de la pensée

•     Descartes: Idée qu'il existe une différence de nature entre homme et animal: Absence (chez l’animal) et présence (chez l’homme) de la pensée.
La différence entre le langage humain et communication animale n'est pas seulement de degré mais plutôt de nature.
Soutenir que le langage est le propre de l'homme, ce n’est pas faire injure au monde animal. Thèse est formulée par Descartes : « Le langage, signe de la pensée ». L'homme parle parce qu'il pense. Le langage est bien le propre de l'homme et si les animaux ne parlent pas, c'est faute de penser et non faute de moyens de communication, comme le prouve le fait qu'ils savent fort bien exprimer leurs passions. Pour Descartes, l’homme est le seul vivant parlant. => SPECISME DE DESCARTES.

Descartes, Lettre à Newcastle : pourquoi les animaux ne parlent pas?

" Enfin, il n'y a aucune de nos actions extérieures, qui puissent assurer ceux qui les examinent, que notre corps n'est pas seulement une machine qui se remue de soi-même, mais qu'il y a aussi en lui une âme qui a des pensées, exceptées les paroles, ou autres signes, faits à propos de ce qui se présente, sans se rapporter à aucune passion. Je dis les paroles ou autres signes, parce que les muets se servent de signes en même façon que nous de la voix ; et que ces signes soient à propos, pour exclure le parler des perroquets sans exclure celui des fous, qui ne laisse pas d'être à propos des sujets qui se présentent, bien qu'il ne suive pas la raison ; et j'ajoute que ces paroles ou signes ne se doivent rapporter à aucune passion, pour exclure non seulement les cris de joie ou de tristesse, et semblables, mais aussi tout ce qui peut être enseigné par artifice aux animaux ; car si on apprend à une pie à dire bonjour à sa maîtresse, lorsqu'elle la voit arriver, ce ne peut être qu'en faisant que la prolation de cette parole devienne le mouvement de quelqu'une de ses passions ; à savoir, ce sera un mouvement de l'espérance qu'elle a de manger, si l'on a toujours accoutumé de lui donner quelque friandise, lorsqu'elle l'a dit ; et ainsi toutes les choses qu'on fait faire aux chiens, chevaux et aux singes ne sont que des mouvements de leur crainte, de leur espérance, ou de leur joie, en sorte qu'ils les peuvent faire sans pensée. Or, il est, ce me semble, fort remarquable que la parole étant ainsi définie, ne convient qu'à l'homme seul. Car bien que Montaigne et Charron aient dit qu'il y a plus de différence d'homme à homme, que d'homme à bête, il ne s'est toutefois jamais trouvé aucune bête si parfaite qu'elle ait usé de quelque signe, pour faire entendre à d'autres animaux quelque chose qui n'eût point de rapport à ses passions, et il n'y a point d'homme si imparfait qu'il n'en use ; en sorte que ceux qui sont sourds et muets, inventent des signes particuliers, par lesquels ils expriment leurs pensées. Ce qui me semble un très fort argument, pour prouver que ce qui fait que les bêtes ne parlent point comme nous, est qu'elles n'ont pas de pensées, et non point que les organes leur manquent. Et on ne peut pas dire qu'elles parlent entre elles, mais que nous ne les entendons pas ; car, comme les chiens et quelques autres animaux nous expriment leurs passions, ils nous exprimeraient aussi bien leurs pensées, s'ils en avaient."

Lettre au marquis de Newcastle, 1646.


Existe-t-il une preuve à la fois visible et irréfutable de la présence en nous de la faculté de penser? Existe-t-il, a contrario, des preuves tout aussi certaines de l'absence de cette faculté chez les autres animaux? A ces questions, la philosophie rationaliste propose une seule et même réponse : seuls les hommes parlent et manifestent, ce faisant, l'existence en eux d' « une âme qui a des pensées ».

https://www.youtube.com/watch?v=sK2GVEn5YAU

1. Constat : les hommes se servent de paroles pour communiquer entre eux.
2. Analyse : alors que les animaux n'expriment que des besoins, des sentiments ou des « passions », les hommes sont en plus capables de se communiquer les uns aux autres leurs pensées.
3. Deux types d'objections sont possibles mais faciles à rejeter:
a) Certains oiseaux sont capables comme nous d'articuler des sons; mais il faut les dresser pour qu'ils parlent. Ce qu'ils disent n'est donc sensé qu'en apparence, puisqu'en réalité ils ne font que réagir à des stimuli sans rapport avec le contenu des paroles qu'ils répètent mécaniquement. Les « pies » ne savent pas ce qu’elles disent.
b) Les fous et les sourds-muets sont différents des autres hommes: en apparence seulement. Ceux-ci disposent de systèmes de signes particuliers pour exprimer leurs pensées, ceux-là tiennent de véritables discours, même lorsque leurs propos sont à nos yeux déraisonnables.

Exemple du paranoïaque qui va interpréter le réel de manière délirante, idem pour le jaloux pathologique.

4. Conclusion : le langage, indissociable de la pensée, est donc bien le critère fondamental de l'humanité.
 
=> Approfondissement : Le débat entre spécisme et anti-spécisme



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