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Descartes: Changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde

Dans la troisième partie du "Discours de la méthode", Descartes développe ce qu'il appelle la "morale par provision". Elle est constituée de trois maximes destinées à servir de guide provisoire pour bien vivre, avant d'avoir atteint la connaissance véritable. La première consiste à respecter les bis, les coutumes et la religion de son pays, en suivant les opinions les plus modérées ; la seconde pose que nous devons suivre avec fermeté les décisions que nous avons prises.

Problématique

Que pouvons-nous faire pour bien vivre ? La troisième maxime propose une attitude générale qui rappelle les positions épicuriennes ou stoïciennes. Il est inutile de vouloir l'impossible, la sagesse consistant plutôt à s'adapter à la réalité pour mieux la maîtriser.

Enjeux

Il ne faut pas voir dans cette attitude cartésienne un renoncement au monde. Au contraire, Descartes affirme, à la différence des sagesses antiques, que nous devons devenir "maîtres et possesseurs de la nature" en développant les savoirs et les techniques. Il s'agit simplement ici de savoir ce que je puis effectivement faire, ce que je puis raisonnablement désirer. La souffrance vient souvent de l'inadéquation entre un désir insuffisamment éclairé par l'entendement et les circonstances contraires.

DESCARTES 1596-1650

Changer ses désirs plutôt que l'ordre du monde

Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l'ordre du monde et généralement, de m'accoutumer à croire qu'il n'y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir que nos pensées, en sorte qu'après que nous avons fait de notre mieux, touchant les choses qui nous sont extérieures, tout ce qui manque de nous réussir est, au regard de nous, absolument impossible. Et ceci seul me semblait être suffisant pour m'empêcher de rien désirer à l'avenir que je n'acquisse, et ainsi pour me rendre content.

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