DESBORDES-VALMORE Marceline
DESBORDES-VALMORE Marceline 1786-1859
Marceline Desbordes est née à Douai, d'un père peintre en armoiries que la révolution va priver de travail, mettant la famille — Marceline a deux soeurs, Cécile et Eugénie, et un frère, Félix — dans la gêne. Aussi, en 1797, sa mère quitte+elle Douai en emmenant avec elle la jeune Marceline, qui commence à se produire sur les scènes de divers théâtres; puis, en 1801, elles embarquent pour la Guadeloupe, espérant obtenir là-bas la protection d'un riche parent. Elles y trouveront seulement la mort, pour la mère, et la maladie pour Marceline qui reviendra à Douai l'année suivante, dans an lamentable état de santé. Entre 1802 et 1815, Marceline se produit dans divers théâtres, en province (Douai, Rouen), à Paris (Opéra-Comique, Odéon), à l'étranger (La Monnaie à Bruxelles); en 1807 elle a rencontré Henri de Latouche avec qui elle aura un fils, Marie-Eugène; elle s'en séparera en 1815 mais il restera son grand amour, celui qui hantera son oeuvre de bout en bout; en 1807 aussi, est publié son premier poème, Le Billet. Son fils meurt en 1816, à six ans; l'année suivante Marceline épouse Prosper Lanchantin dit Valmore, comédien, comme elle. En 1819 parait Elégies, Marie et Romances, son premier recueil, l'année suivante Poésies et un livre de nouvelles. C'est la vie de tournées, qui conduit le ménage à Lyon où Marceline fera ses adieux à la scène, en 1823. En 1825 paraît Elégies et Poésies nouvelles, naît son cinquième enfant (le troisième vivant), tandis que son oeuvre, qui commence à être reconnue, lui vaut une petite pension. Les années qui suivent sont difficiles, plusieurs aller-et-retour entre Lyon et Paris, gêne financière car sa pension est suspendue à diverses reprises à cause des événements politiques, voyages le plus souvent misérables avec Prosper Valmore qui court le cacheton jusqu'en 1845, date où il doit renoncer au théâtre. Entre-temps, Marceline a rencontré Sainte-Beuve; une grande amitié liera les deux poètes, elle a aussi continué à écrire: Pauvres Fleurs (1839), Bouquets et Prières (1843). A partir de 1846, la mort hante l'existence de Marceline en frappant son entourage avec une constance terrible: en 1846, meurt sa fille Inès, en 1850, sa soeur Eugénie, en 1852 son petit-fils, l'enfant d'Ondine, en 1853, son autre fille, Ondine elle-même, en 1854, sa seconde soeur, Cécile, en 1858, Pauline Duchambge, la vieille amie qui a mis en musique beaucoup de ses poèmes. Marceline meurt l'année suivante, le 23 juillet, après avoir donné un dernier poème: Allez en Paix. Aimée et admirée par les plus grands de ses contemporains, Hugo comme Balzac, louée vivement par Baudelaire qui déplore seulement les imperfections techniques de ses vers, Marceline Desbordes-Valmore a toujours eu de la difficulté à faire entendre sa voix. Déjà, à peine plus de dix ans après sa mort, Verlaine avoue qu'avant d'être forcé par Rimbaud à la lire il s'était fié à l'opinion courante, qui voyait dans son oeuvre «un fatras avec des beautés dedans». Pour tenter de se racheter il affirme alors qu'elle est l'une des rares femmes de génie et de talent de tous les siècles. De génie, oui, mais femme! C'est avec trop de condescendance que beaucoup — critiques ou professeurs — font état de cette limitation qu'est, pour un poète, le fait d'être une femme. Et tous d'y aller de la «pauvre Marceline», qui «roucoule comme la tourterelle» — dans ses poèmes sur la révolte des canuts — qui est «notre plus grande poétesse depuis Louise Labé», qui était «savante sans le savoir». Aragon a vu en elle, tout simplement, «l'un des plus grands poètes de tous les temps». Et s'il avait eu raison?
DESBORDES-VALMORE (MARCELINE) Née à Douai en 1786, fille d'un peintre en armoiries ruiné par la Révolution, Marceline Desbordes, avant d'être poétesse, est actrice. Dès son enfance, elle joue des rôles d'ingénue puis tente de faire carrière comme chanteuse d'opéra, avant de revenir à la comédie. Elle fait paraître ses premiers vers en 1806 et rencontre « Olivier » (Henri de Latouche, un écrivain), son grand amour malheureux, dont elle a un fils. En 1817, elle épouse le comédien Valmore. Trois enfants naissent de ce couple obligé de courir la France des tréteaux pour fuir des difficultés matérielles permanentes. Ayant abandonné la scène (1823) pour se consacrer à ses enfants et à son œuvre poétique (Les Pleurs, en 1833, Bouquets et Prières, en 1843), elle a la douleur de voir mourir ses quatre enfants. Après une période de célébrité, sa notoriété est éclipsée par deux gloires montantes de la poésie : Lamartine et Victor Hugo. Elle meurt à Paris en 1859, Mais Verlaine, touché par la grâce de son style, la délicatesse de sentiments et la mélancolie de sa poésie, qui inspirera la sienne, rendra justice, dans ses Poètes maudits, à Marceline Desbordes-Valmore, « la seule femme de génie et de talent de ce siècle ».
Liens utiles
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- Le mariage de Figaro, Discours de Marceline, III, 16 (Oui,déplorable...) à (il ne manquera rien à ta mère)
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