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DEROULEDE Paul

DEROULEDE Paul 1846-1914

Connu surtout pour ses Chants du Soldat (1872) d'un patriotisme vibrant et intangible, où il prône la revanche sur l'Allemagne.

Poète et homme politique français. Héroïque combattant volontaire durant la guerre de 1870/71, il se fit le poète de la « revanche » dans ses Chants du soldat (1872/75) et fonda la Ligue des patriotes (1882). Il apporta son soutien à Boulanger et, lors de l'affaire Dreyfus, prit position contre le capitaine condamné. Il tenta vainement, lors des obsèques de Félix Faure, d'entraîner le général Roget dans un coup d'État contre le régime parlementaire (23 févr. 1899). Condamné par la Haute Cour à dix ans de bannissement, gracié en 1905, il consacra la fin de sa vie à préparer les esprits à la guerre contre l'Allemagne.

DEROULÉDE Paul. Écrivain français. Né le 2 septembre 1846 à Paris, mort le 30 janvier 1914 à Montboron (près de Nice). Son premier essai théâtral fut un acte en vers : Juan Strenner, qui fut représenté en 1869 à la Comédie-Française. La guerre de 1870, à laquelle il prit part comme chasseur à pied, l'orienta vers la politique et les lettres. En 1872 il publia Les Chants du soldat. Cette oeuvre fut suivie de L'Hetmann, drame en vers, et de La Moabite, dont la représentation fut interdite. L'un des fondateurs de la « ligue des patriotes » à laquelle il devait vouer toute sa vie, boulangiste en 1887, élu député d'Angoulême deux ans plus tard, il fut arrêté en 1899 pour avoir tenté de renverser la République parlementaire. En 1900, implique à nouveau dans un complot contre l'Etat, il fut condamné à dix ans d'exil. Il rentra en France par l'Espagne à la suite d'une amnistie. De ses oeuvres, empreintes du plus fervent patriotisme, il convient de citer : Marches et Sonneries (1881), De l'éducation militaire (1882), Le Premier grenadier de France, La Tour d'Auvergne (1886), Chants du paysan (1894). Parmi ses oeuvres théâtrales : Messire du Guesclin (1895) et La Mort de Hoche (1897).

Déroulède. Paul (Paris 1846-Nice 1914) ; homme politique français.

Après des voyages en Europe et en Égypte, il devient avocat à Paris (1870). La même année, il s’engage comme volontaire contre les Prussiens. Prisonnier à Breslau après les batailles de Morizon et de Bazeilles, il s’évade, prend part à la répression de la Commune et est une nouvelle fois blessé. Dès lors, il se consacre à son activité de poète au service de ses convictions revanchardes : Chants dû soldat (1872), Pro patria (1879). En mai 1882, il fonde la « Ligue des patriotes », apolitique et nationaliste, qui connaît rapidement un grand succès et dépasse les 200 000 adhérents au début de sa présidence (1885). Après un premier échec à Paris aux législatives de 1885, il est élu député de la Charente (1889) et affirme clairement sa préférence pour un pouvoir exécutif fort, apte à préparer la revanche. Dans cet esprit, il soutient le général Boulanger et l’incite au coup d’État, entraînant ainsi la dissolution de la Ligue, qu’il fera renaître sous le nom de « Ligue des intérêts patriotiques français » (1895). En 1899, lors des funérailles de Félix Faure, il pousse le général Roget à marcher sur l’Élysée et, devant son refus, investit avec quelques proches la caserne Reuilly. La Haute Cour le condamne à dix ans de bannissement (janv. 1890). Après cinq années passées à Saint-Sébastien il rentre en France, profitant de la loi d’amnistie. Battu aux élections de 1906, il fait de la revanche son unique préoccupation et meurt à Nice sept mois avant la déclaration de guerre.

Bibliographie : C. Ducray, Paul Déroulède 1846-1914, 1914 ; R. Girardet, Le Nationalisme français 1871-1914, 1966 ; F. Caron, La France des patriotes, 1851-1918, 1985.

DÉROULÈDE, Paul (Paris, 1846-Nice, 1914). Écrivain et homme politique français, nationaliste passionné au début de la Troisième République. Auteur des Chants du soldat (1872-1875) écrits après la guerre franco-allemande de 1870-1871, il fonda et dirigea la Ligue des patriotes (1882). Partisan du général Boulanger et élu député (1889), il tenta de soulever l'armée contre l'Élysée lors des funérailles du président de la République Félix Faure. Il fut banni de France entre 1900 et 1905. Voir Barrés (Maurice).

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