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Délire

Délire Pour Freud le délire a sa source dans le conflit psychique. Il est une tentative de guérison de la psychose, il est «comme une pièce appliquée là où originellement était apparue une déchirure dans la relation du Moi au monde extérieur». Il vise à reconstruire ce monde extérieur et n’est pas sans contenir «une parcelle de vérité».

délire, désordre de la pensée qui fait prendre pour réels des faits imaginaires. Cet état psychique, plus ou moins durable, se rencontre dans les maladies mentales mais aussi dans les maladies infectieuses, les intoxications (alcoolisme, toxicomanie...) et même quand il n’y a qu’une forte fièvre. Parfois, le délire devient chronique. Son installation permanente dénote un trouble grave de la personnalité et modifie profondément les rapports du malade avec son entourage. Les délires chroniques (délires paranoïaques, psychoses hallucinatoires chroniques, délires fantastiques) occupent une grande place dans la pathologie mentale de l’adulte à cause de leur variété et de leur importance. Leurs manifestations, leurs mécanismes constitutifs et leur évolution sont extrêmement variables. Au XIXe siècle, V. Magnan proposa une description évolutive des délires en distinguant quatre phases successives : inquiétude, idées de persécution, idées de grandeur et démence, mais l’on s’est aperçu depuis que ce schéma ne pouvait s’appliquer à tous les cas. Actuellement, l’intérêt se porte sur l’étude fondamentale de la personnalité. En effet, il est impossible de dissocier le délire de l’histoire du malade, de son affectivité et de ses expériences vécues. Selon les psychanalystes, le délire serait l’expression de sentiments refoulés que la personnalité consciente du malade ne peut accepter. Celui-ci éprouve donc comme venant de l’extérieur ce qui lui appartient en propre (« on me fait dire des obscénités, on voudrait me pousser à commettre des actes immoraux... »). Le délire paranoïaque aurait la même racine : l’idée « je le hais » devient « il me hait ». À partir de ce moment, le malade, déchargé de toute culpabilité, peut laisser s’exprimer librement son agressivité et peut aller jusqu’au meurtre. L’état délirant n’implique pas l’existence d’une déficience intellectuelle. Certains malades possèdent une intelligence remarquable. Ils peuvent continuer à avoir une activité normale et, tant qu’on n’aborde pas le chapitre spécial de leur délire, ils ne se distinguent pas des autres personnes normales. Les thèmes délirants sont innombrables : persécution, frustration, culpabilité, grandeur, possession, etc. Certains s’accompagnent d’images d’une telle intensité qu’elles en deviennent hallucinatoires. Il existe des délires partagés par une ou plusieurs autres personnes. Ainsi, des familles entières peuvent être prises dans des réseaux délirants, chacun apportant un argument supplémentaire qui vient renforcer la conviction des membres du groupe.

DELIRE. Système de pensée basé sur des convictions morbides ou hallucinatoires échappant à la critique rationnelle. DÉLIRE Terme de psychiatrie concernant surtout les psychoses. Il désigne toute production psychique transformant ou remplaçant la réalité extérieure par ce qu’on appelle une « néoréalité », c’est-à-dire une réalité fictive. Le délire est le plus souvent une production verbale (délire d’interprétation paranoïaque, par exemple), mais peut être aussi purement perceptif (hallucinations sensorielles, auditives en général). En psychanalyse, Freud a souligné que les délires psychotiques étaient en quelque sorte l’expression directe des contenus inconscients, et que, comme tels, ils avaient un grand intérêt pour la compréhension des névroses, où ces mêmes contenus inconscients ont été traités par les mécanismes de défense, le refoulement en particulier.

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