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délinquance

délinquance, ensemble des infractions aux lois de la société. Chaque société a ses criminels, dont le nombre est sensiblement stable d’une année à l’autre (en France, le taux moyen se situe autour de 6 %o). Mais, lors de brusques mouvements sociaux (exode rural, développement rapide de l’industrie) et, surtout, pendant les périodes troublées (récession économique, révolution, guerre et après-guerre), la criminalité augmente considérablement (de 1963 à 1981, la criminalité globale, en France, a quadruplé). Les délinquants se recrutent surtout chez les hommes (85 %), n’ayant pas de qualification professionnelle, issus de foyers dissociés (75 % pour les meurtriers et 85 % pour les voleurs). En ce qui concerne les causes de la délinquance juvénile (31 000 délinquants en France, en 1988), on retrouve les facteurs psychosociaux (alcoolisme des parents, mésentente conjugale, chômage, dénuement, carence d’autorité éducative, misère affective des enfants), auxquels viennent s’ajouter la déficience intellectuelle et les troubles du caractère (80 % des délinquants juvéniles sont des arriérés ou des caractériels).

délinquance, ensemble des crimes et des délits sociaux. — Le sociologue parle indifféremment de délinquance ou de criminalité. La délinquance est liée à une désadaptation sociale pouvant se développer chez les jeunes gens qui, sortant de l'enfance et n'ayant aucune responsabilité, n'ont pas encore pris conscience des - réalités sociales; la stabilité du milieu familial est déterminante; la plupart des enfants délinquants viennent de familles dissociées. La criminalité augmente également lors des brusques changements des facteurs politiques, économiques, sociaux. Par exemple, Tarde a noté la prodigieuse augmentation de la criminalité globale en 1826 et 1880, lors du développement de l'industrie et de l'exode des campagnes vers les villes; il en est de même au lendemain des guerres. On note, sous nos latitudes, des oscillations saisonnières : les vols augmentent en hiver, les délits sexuels en été. La lutte contre la délinquance juvénile a profondément évolué depuis le début du siècle : elle est passée du domaine policier au domaine médical ; l'enfant délinquant ne doit plus être puni, mais réadapté et rééduqué.

DELINQUANCE JUVENILE : C’est bien souvent le manque de chaleur humaine, l’indifférence affective qu’on trouve à la base de ces structures psychologiques qui aboutissent à la délinquance. Les innombrables méfaits que commettent les enfants au sein de la famille échappent bien entendu aux statistiques. Le plus mauvais des principes pédagogiques est de dire à un enfant qu’il ne réussira jamais à rien et qu’il a une nature mauvaise. Adler ne croit pas à l’hérédité criminelle. Le stade de la prédélinquance se situe souvent à l’âge scolaire, mais aussi avant cet âge. L’enfant subit alors des influences qui ne proviennent pas directement de l’éducation qui lui est prodiguée, mais indirectement. L’enfant est impressionné par les difficultés qui accablent le père dans sa lutte pour la vie, il réalise l’hostilité du monde, il considère le travail comme infériorisant et se situe par rapport à la vie dans une relation négative. La peur de la vie et la crainte des punitions caractérisent l’enfance de ces sujets issus bien souvent de milieux défavorisés. Ils manquent de confiance en eux-mêmes et sont indécis. Par un mécanisme de compensation ils cherchent des succès faciles et rapides ce qui les mène à la délinquance.

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