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DÉCOLONISATION (Proche et Moyen-Orient)

DÉCOLONISATION (Proche et Moyen-Orient) La présence d’une entité politique forte au Proche et Moyen-Orient, l’Empire ottoman, empêche la colonisation précoce de cette région. Au XIXe siècle, la Grande-Bretagne voit la première l’intérêt d’établir des relais sur la route des Indes. Elle établit ainsi dès 1839 une colonie à Aden. Le percement du canal de Suez aboutit à l’établissement d’un protectorat britannique sur l’Égypte à partir de 1882. Vers la fin du XIXe siècle, le pétrole augmente considérablement l’intérêt porté à cette région, et les Britanniques signent dès 1899 un traité de protectorat avec l’émir du Koweït. Le partage des territoires asiatiques de l’Empire ottoman, lors des accords secrets signés (Sykes-Picot) par les Alliés pendant la Première Guerre mondiale, attribue la Syrie à la France et la Mésopotamie au Royaume-Uni. Mais l’ordre nouveau prôné par les États-Unis au lendemain de la guerre va à l’encontre de l’établissement de nouvelles colonies ou protectorats. Ils sont remplacés par des mandats assignés par la Société des Nations (SDN) à des puissances tutélaires chargées de rendre les pays en question capables d’assumer leur indépendance. Ainsi, la France obtient des mandats sur la Syrie et le Liban, et la Grande-Bretagne sur la Mésopotamie - qui prend le nom de l’Irak -, la Palestine et les territoires d’outre-Jourdain, nommés « Transjordanie ». Après la constitution en 1928 de l’Irak Petroleum Company, assurant l’exploitation des pétroles de Mossoul et de Kirkouk, les Britanniques accordent à l’Irak son indépendance en 1930, mais maintiennent leur influence jusqu’à la chute de la monarchie, en 1958. De même, l’éveil politique des Égyptiens oblige les Britanniques à se retirer de ce pays en 1932, conservant toutefois un contrôle militaire pour le canal de Suez. En revanche, la lutte entre Juifs et Palestiniens les oblige à maintenir leur présence en Palestine et en Transjordanie. L’épisode des Mandats. La France, engagée dans la formation du Grand Liban et dans les redécoupages successifs de la Syrie, se montre moins pressée de se dégager, malgré des tentatives qui débutent dès 1936. Ainsi, le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale la trouve-t-il encore en possession de ses mandats moyen-orientaux, à l’exception du Sandjak d’Alexandrette, partie du mandat syrien, cédé à la Turquie en 1938-1939. Dans le but de soustraire le Moyen-Orient à l’influence allemande, une opération menée par les Britanniques au printemps 1941 remplace, dans les territoires sous mandat français, l’administration et les forces du gouvernement de Vichy par celles de la France libre. Ce n’est qu’en 1945, et encore sous la pression britannique, que la France quitte la Syrie. L’indépendance du Liban date pour sa part de novembre 1943. Le mandat britannique sur la Palestine et la Transjordanie prend fin en 1948 avec la proclamation de l’État d’Israël. En 1955, l’Égyptien Gamal Abdel Nasser oblige les Franco-Britanniques à évacuer Suez. En 1961, le Koweït accède à l’indépendance, suivi des Émirats arabes unis (EAU) et de Bahreïn en 1971. Aden, enfin, est évacuée par les forces britanniques en 1967, achevant ainsi la décolonisation du Moyen-Orient.

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