DÉCOLONISATION (Asie méridionale et orientale)
DÉCOLONISATION (Asie méridionale et orientale)
À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, aux yeux des peuples d’Asie orientale, le Japon apparaît comme un pays incontestablement vaincu. La majeure partie des populations de la « sphère de coprospérité asiatique » en éprouve du soulagement. Pour autant, les vainqueurs auraient tort d’escompter une quelconque reconnaissance ou sympathie en leur faveur, sauf peut-être envers les États-Unis, précédés d’une réputation d’anticolonialistes. Ceux-ci ont l’habileté de tenir l’engagement pris en 1930 en accordant un statut d’autonomie aux Philippines, pays qui, le premier, accède à l’indépendance, le 4 juillet 1946, tout en ménageant des avantages, surtout d’ordre militaire, à l’ancienne puissance dominante qui demeure ainsi leur protectrice.
Partout ailleurs, le piédestal du colonisateur s’est définitivement écroulé, à cause notamment des humiliations que lui a infligées l’occupation japonaise. La reconquête tardive des territoires a définitivement modifié le type de relations entre l’ancien colonisateur et l’ancien colonisé. Les uns et les autres ont éprouvé un choc sans équivalent dans le reste du monde colonial de cet immédiat après-guerre.
Le sous-continent indien, quant à lui, a été relativement épargné, car les armées japonaises y ont à peine et très brièvement pénétré. Cependant, le colonisateur britannique a eu la perspicacité de comprendre l’évolution irréversible des mentalités et en a tenu compte sans tarder. Il est vrai que, dès avant la guerre, les campagnes redoutables (même si pacifiques) de la « désobéissance civile » (la « non-violence gandhienne ») ne pouvaient qu’alerter une puissance coloniale plus pragmatique que doctrinaire.
Dans les territoires conquis par un Japon provisoirement victorieux, des leaders ont surgi du vide engendré par la disparition de la puissance coloniale. Les populations y souhaitaient, pour le moins, une redéfinition de leurs relations avec leurs anciens maîtres ou parfois l’éviction définitive de ceux-ci. Le Commonwealth parvient à perpétuer un lien, soit-il ténu, au sein de ce qui avait été l’Empire britannique. L’Union française échoue dans une entreprise analogue. En Chine, la victoire des forces dirigées par Mao Zedong en 1949 marque une étape majeure du développement du communisme en Asie.
Les luttes anticoloniales sont encouragées, en Asie plus qu’ailleurs, par la conjonction de deux influences - soviétique et américaine -, qui ne tardent pas, avec la Guerre froide, à se révéler conflictuelles (guerre d’Indochine, guerre de Corée, guerre du Vietnam). C’est ainsi que sur les ruines des colonies d’antan naissent des régimes antagonistes au Laos, au Vietnam et, plus durablement encore, en Corée. Ailleurs, des partis communistes parfois de deux obédiences rivales, soviétique et chinoise, influencent les jeunes pouvoirs en place, comme en Indonésie jusqu’en 1965 ou, au contraire, s’opposent à eux, souvent par la lutte armée. L’URSS a disparu, la Chine s’est rangée. Cette dernière se contente de cueillir à la fin du xxe siècle les derniers vestiges d’une époque révolue : Hong Kong en 1997, Macao en 1999, comme avaient été récupérés par l’Inde, dès les années 1950, les comptoirs français et portugais. La défaillance de Lisbonne aura laissé à l’encan, durant plus de vingt ans, le territoire de Timor oriental, resté occupé par l’Indonésie jusqu’en 1999.
Le système colonial a fait place à un autre système de domination, guère plus discret mais, à coup sûr, plus efficace. Après la chute de l’URSS en 1991, seuls les États-Unis tiendront le premier rôle, les Européens jouant tant bien que mal celui de « seconds ». En Asie, et là seulement, la présence et l’action du Japon, même sorti exsangue et vaincu de son aventurisme guerrier, et celles de la Chine auront conféré à la décolonisation un caractère tout à fait spécifique et radical. C’est à Bandung, dès 1955, que se produit la première prise de conscience de ce qui va devenir le tiers monde qui se voudra non-aligné. Dans cette dynamique, l’Asie - et singulièrement les dirigeants de l’Inde, de Ceylan (actuel Sri Lanka), de l’Indonésie, de la Birmanie... - apparaît déjà comme le fer de lance de l’aspect que prendra réellement la décolonisation : le reflux de l’« homme blanc ».
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