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De l’esprit des lois de MONTESQUIEU


De l’esprit des lois de MONTESQUIEU, 1748, G.-F.

• Ouvrage monumental de sociologie politique, subdivisé en cinq parties et trente et un livres. L’ambition de Montesquieu est de trouver l'ordre auquel répond l'infinie diversité des lois et des mœurs, car tout, à ses yeux, a une logique, sinon un caractère rationnel ; c’est aussi d’instruire les hommes et de les aider à améliorer les lois positives qui régissent la cité (Préface). • Il rattache la possibilité d’établir ces lois à la raison primitive qui s'exprime dans la création, oeuvre de Dieu, et garantit les notions de juste et d’injuste : Avant qu’il y eût des lois faites, il y avait des rapports de justice possibles (I,1). C’est parce qu’il est raisonnable que l’homme les conçoit; d’où cette définition fondamentale : La loi, en général, est la raison humaine, en tant qu'elle gouverne les peuples de la terre; et les lois politiques et civiles de chaque nation ne doivent être que les cas particuliers où s’applique cette raison humaine (I, 3). Montesquieu traite, comme son titre l’annonce, du rapport que les lois doivent avoir avec la constitution de chaque gouvernement, les mœurs, le climat, la religion, le commerce, etc. Des chapitres célèbres sont consacrés aux trois espèces de gouvernement : le républicain, le monarchique, le despotique (ll-IX), à la séparation des pouvoirs (XI, 6), aux rapports entre les moeurs et le climat (XIV, 2), au problème de l’esclavage (XV, 5) et à celui de la tolérance (XXV, 9). Montesquieu définit les modèles de société qu'il envisage par la politique et non par l’économie ; c’est la manière dont les hommes se gouvernent qui est à ses yeux le fait essentiel. Notons sa préférence pour le régime monarchique tempéré par la séparation selon le modèle anglais (XI, 6) et par l’action des corps intermédiaires (II, 4), en particulier des Parlements (il appartenait lui-même à celui de Bordeaux). • Son influence sur la Révolution de 1789 a été faible. On lui reprocha alors d’être privé d’une double inspiration nécessaire au vrai Législateur, l’amour du peuple et le sentiment de l’égalité (Ph. A. Grouvelle, 1789, futur membre de la Constituante). Son influence fut plus importante à l'étranger; aux États-Unis en particulier il inspira les rédacteurs de la Constitution de 1787.


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