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DARIUS

Successeur de Cambyse, Darius fut roi des Perses de 522 à 486 av. J.-C., au temps des prophètes Aggée et Zacharie. Esdras rapporte (chapitres 5 et 6) que Darius Ier autorisa la reprise des travaux sur le temple de Jérusalem. En 492 av. J.-C., la flotte perse fut anéantie dans une tempête près du mont Athos et en 490 av. J.-C., l'armée de terre fut défaite par les Grecs à Marathon.

Darius. 1. Darius Ier. Fils d’Hystaspe, Darius (gr. Darios) fut roi de Perse de 521 à 486 av. J.-C. Comme Cyrus le Grand, il appartenait à la famille perse des Achéménides. Il s’empara du trône après la mort de Cambyse en renversant un usurpateur qui se faisait passer pour le frère (en réalité défunt) de Cambyse. Après avoir restauré l’ordre, il redessina les frontières des provinces, créant vingt satrapies, système que conservèrent les monarques suivants. Vers 514, Darius débarqua en Europe, traversa la Thrace vers le nord-est pour affronter les Scythes, appelant à son renfort les cités grecques d’Ionie : elles étaient ses vassales, gouvernées par des tyrans sous contrôle perse. Elles se soulevèrent en 499 mais leur révolte fut écrasée en 494. Les cités de Grèce continentale avaient été impliquées dans le soulèvement et, en 491, Darius leur envoya des émissaires pour qu’elles se soumettent. Face à leur refus, il décida d’envoyer en Grèce une armée, qui fut battue à Marathon (voir médiques, guerres) en 490. Darius mourut quatre ans plus tard.

2. Darius III Codoman. Roi de Perse (v. 380-330 av. J.-C.), renversé par Alexandre le Grand.

Darius Ier ; roi perse [522-486 av. J.-C.].

Au printemps 522, apprenant qu’en Perse un usurpateur avait pris le pouvoir, Cambyse II quitte l’Egypte qu’il venait de conquérir. En route, il meurt accidentellement. L’usurpateur, un mage nommé Gaumâta, se serait fait passer pour le frère du roi qui avait été secrètement exécuté, Bardiya (Smerdis en grec), et aurait pris un certain nombre de mesures démagogiques, telles qu’une remise d’impôts de trois ans. Une conjuration de sept nobles aurait alors éliminé Gaumâta et choisi (par hippomancie, selon une tradition) l’un d’entre eux, D., comme roi. Telle est la version que donnent D. et Hérodote de cette lutte de succession. En réalité, l’existence historique de Gaumâta est contestée et il n’est pas exclu que l’usurpateur ait été réellement le frère de Cambyse ou D. lui-même ! De même les liens familiaux de D. avec Cyrus sont douteux. Quoi qu’il en soit, D. était un personnage important de la cour et son père, Hystaspe, un satrape. Premières décisions : épouser deux filles de Cyrus, afin d’être relié fictivement à ce roi et proclamer des liens privilégiés avec Ahura-Mazda. Ainsi, représentant sur terre du « plus grand des dieux » et intégré à la famille des Achéménides, D. peut faire face aux soulèvements qui, dans tout l’Empire, coïncident avec son avènement. En dix-neuf batailles (522-520), de l’Arménie à la Margiane, il écrase neuf rois rebelles. Le relief de la célèbre inscription en trois langues (vieux perse, élamite, akkadien) gravée à plus de cent mètres de hauteur sur le rocher de Behistoun (dans le Kurdistan actuel, sur la route reliant Ecbatane à Babylone) montre D. protégé par le dieu Ahura-Mazda, qui triomphe de « l’usurpateur Gaumâta » et des « rois menteurs ». Ces textes, en écriture cunéiforme, constituent la source la plus détaillée des exploits de D. La conquête des régions situées dans la vallée de l’Indus (v. 518) succède à la pacification des provinces de l’est. À partir de l’Indus, une flotte explore la route maritime entre le golfe Persique et la mer Rouge. Cette route se prolonge par le creusement d’un canal entre la mer Rouge et le Nil (achèvement des travaux commencés par le pharaon Nékao). Pharaon lui-même, D. fait collecter toutes les lois anciennes de l’Egypte qu’il rattache, avec la Cyrénaïque, à son empire. A l’ouest, D. s’empare de l’île de Samos (v. 519) pour élargir la domination perse sur la mer Egée, envoie une expédition de reconnaissance en Sicile, passe le Bosphore, mène campagne contre les Scythes d’Europe (513) et annexe la Thrace (511) tandis que la Macédoine devient un pays tributaire. L’Empire atteint alors sa plus grande extension territoriale. « Roi des pays de toutes ethnies », D., s’il réserve un statut privilégié aux Perses, respecte la diversité culturelle des populations sujettes. À la tête des vingt satrapies (unité territoriale et réalité ethnique) nouvellement mises en place, qui doivent s’acquitter d’un impôt annuel en nature et d’un autre sur le métal précieux, mais qui conservent leur langue, leur religion et leur particularité nationale, les nobles perses jouissent d’une grande indépendance en leur qualité de satrapes, « protecteurs du pays ». En contrepartie, on leur adjoint un commandant de l’armée directement responsable devant le roi ; leur administration est à son tour surveillée de temps en temps par de sévères contrôles. Et chaque capitale satrapique est pourvue d’une forteresse et d’un trésor. L’unification du système monétaire, l’installation de relais sur les routes royales, l’existence de courriers rapides, d’un cadastre et d’archives officielles, et l’adoption par les aristocraties indigènes du mode de vie des Perses assurent la cohésion de l’ensemble. Au centre de l’Empire, deux nouvelles capitales : Persépolis construite à plus de 1 100 mètres d’altitude et Suse, l’ancienne capitale élamite, où D. fait élever de gigantesques palais. Pour ces constructions, tous les peuples de l’Empire ont fourni des matériaux et une maind’oeuvre spécialisée, réunis dans une oeuvre que D. présente comme commune. Au début de l’année 499, Milet, en Ionie, pour des raisons purement internes, se soulève contre les Perses. Des cités grecques d’Asie Mineure, puis Chypre rejoignent la révolte. Cependant le soulèvement s’effondre après les batailles de Salamine, de Chypre (497) et de Ladè (494). En 494, Milet capitule ; en 493, tous les pays rebelles ont fait leur soumission. Les insurgés sont sévèrement châtiés et l’Ionie réorganisée sur le plan administratif. En 492, Mardonios, gendre de D., nouveau commandant en Asie Mineure, entreprend une expédition vers la Thrace pour y affermir la domination perse. Ce qui fut fait, même si sa flotte est détruite par une tempête en voulant doubler l’Athos. En passant, l’île de Thasos, riche en argent, est réduite. L’objectif de D. n’est pas tant la conquête de la Grèce continentale que le contrôle des îles de la mer Egée par l’installation de gouvernements amis. En ce sens, la défaite que subit l’armée perse à Marathon (490) n’est pas significative. Symbole pour les Athéniens de la victoire de la liberté sur l’esclavage, elle ne doit pas faire oublier que l’objectif principal des Perses avait été atteint. Malgré tout, D. tient à se venger du camouflet infligé par Athènes. Il n’en eut pas le temps : une révolte éclate en Egypte (487) où le satrape est mis à mort. D. meurt à l’automne 486 alors qu’il préparait une expédition pour ramener l’ordre en Égypte. Embaumée, la dépouille royale est portée à la falaise de Nagsh-i Rustam (près de Persépolis) que D. avait choisie comme sépulture. Sur la façade de sa tombe sculptée dans la roche, on peut voir le Grand Roi debout rappelant à ses trente peuples ses hauts faits avant d’exalter les vertus royales : guerrier d’élite, qualités intellectuelles, maîtrise de soi et sens de la justice.




ACHÉMÉNIDES

. Dynastie royale de Perse (v. 556-330 av. J.-C.) dont le nom vient d’un ancêtre mythique, Achéménès. Les Achéménides avec Cyrus II et son fils Cambyse II fondèrent, à partir du milieu du vie siècle av. J.-C., un immense empire dominant l’Orient, l’Asie Mineure, la Babylonie, la Syrie et l’Égypte. La dynastie achéménide disparut en 330 av. J.-C. après la conquête d’Alexandre III le Grand. Voir Babyloniens, Darius Ier, Perses, Xerxès Ier.



DARIUS Ier LE GRAND

(?-486 av. J.-C.). Roi des Perses (522-486 av. J.-C.). Successeur de Cambyse II, c'est sous son règne que l'Empire connut sa plus grande étendue. À l'est, Darius atteignit les régions du nord-ouest de l'Inde (expédition dans le Pendjab). À l'ouest, il mena des campagnes militaires et soumit la Thrace et la Macédoine (régions au nord-est de la Grèce). En 499 av. J.-C., les cités grecques d'Ionie, aidées par Athènes, se révoltèrent. Ce soulèvement fut brisé et Milet fut prise et pillée par les Perses en 494 av. J.-C. Mais Darius décida de porter la guerre en Grèce même. Ce fut le début des guerres Médiques. Le Grand Roi, en distribuant généreusement son or, réussit à gagner la neutralité de la plupart des cités grecques sauf Sparte et Athènes qui lui opposèrent une farouche résistance. Les armées perses furent battues en 490 av. J.-C. dans la plaine de Marathon. Simple échec local pour les vaincus, cette victoire athénienne eut au contraire un grand retentissement dans l'histoire de cette cité. Darius Ier fut le véritable organisateur de l'Empire perse : il divisa ses États en satrapies gouvernées par des fonctionnaires surveillés par des inspecteurs royaux. Malgré son pouvoir absolu, Darius Ier sut se montrer tolérant à l'égard des peuples soumis. Un temple dédié à Amon fut élevé à Thèbes en Égypte et les sanctuaires grecs d'Asie Mineure furent protégés. Darius Ier mourut en Égypte et fut enterré dans la montagne perse, près de Persépolis, cité qu'il créa. Il eut pour successeur Xerxès Ier.

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