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DANTON (GEORGES JACQUES)

Homme politique français né à Arcis-sur-Aube en 1759, mort à Paris en 1794. Avocat au Conseil du roi (1787), il manifesta sa sympathie pour les idées révolutionnaires dès 1789. Fondateur du club des Cordeliers (1790), il y affirma ses qualités de tribun. Substitut du procureur à la Commune (1791), il organisa l'attaque des Tuileries (journée du 10 août 1792). Élu à la Convention (8 septembre 1792) il siégea à la Montagne et hâta le jugement et la condamnation de Louis XVI. Il ternit l'éclat de son nom en ordonnant les massacres de Septembre et en instaurant le régime de la Terreur. Il institua le Tribunal révolutionnaire et le premier Comité de salut public (1793). Confronté au problème des affaires extérieures et à la défense contre la coalition européenne, il préconisa la levée en masse de trois cent mille hommes. Cependant, après l'écrasement des Girondins, il vit se lever contre lui les Hébertistes et les partisans de Robespierre. Ce dernier le fit arrêter le 31 mars 1794 en même temps que Camille Desmoulins et, sous l'inculpation de conspiration contre la République, condamner à mort. Sur l'échafaud, il dit en se tournant vers le bourreau : « Tu montreras ma tête au peuple : elle en vaut bien la peine ! »




DANTON, Georges Jacques

(Arcis-sur-Aube, 1759-Paris, 1794). Homme politique français, il marqua profondément, par son conflit avec Robespierre, l'histoire de la Révolution française. Longtemps objet des controverses de l'historiographie, Danton fut un homme politique très discuté, personnage où se mêlèrent à la fois patriotisme sincère, opportunisme et vénalité. Avocat à Paris (1787), il manifesta dès 1789 son enthousiasme pour la Révolution. Animateur du Club des Cordeliers, membre de l'administration départementale de la Seine (janvier 1791), il ne joua aucun rôle dominant avant l'insurrection populaire du 10 août 1792, se faisant surtout remarquer par sa fougueuse éloquence qui le fit surnommer « le Mirabeau de la populace ». Réfugié quelque temps en Angleterre après avoir rompu avec La Fayette après la fusillade du Champ de Mars (17 juillet 1791), Danton devint, à son retour, second substitut du procureur de la Commune de Paris (décembre 1791) sous l'Assemblée législative. Ce fut aux lendemains de l'insurrection populaire du 10 août 1792, qui provoqua la destitution de Louis XVI, que Danton, durant les quarante jours qui feront la République, donna toute sa mesure. Nommé ministre de la Justice (août 1792), isolé dans un Conseil des ministres dominé par les girondins, il donna une vigoureuse impulsion à la défense nationale (« De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace et la France est sauvée »), fermant les yeux sur les massacres de Septembre, envoyant dans les départements des commissaires pour impulser partout les mesures civiques et les préparatifs militaires. Élu député de Paris à la Convention (septembre 1792), il se démit de ses fonctions de ministre et aurait souhaité une collaboration entre montagnards et girondins, mais, haï de ces derniers pour sa concussion, il siégea à l'Assemblée avec les députés de la Montagne. Son rôle fut néanmoins considérable jusqu'en juillet 1793. C'est lui qui fut à l'origine de la création du Tribunal révolutionnaire (mars 1793) et du Comité de Salut public qu'il présida jusqu'en juillet 1793. Violent en paroles, mais souvent modéré et prudent dans ses actes, Danton ne révéla à la Convention les manoeuvres de Dumou-riez qu'au moment où celui-ci trahissait (27 mars 1793) et laissa, presque à contrecoeur, éliminer les girondins de la scène politique. Devenu suspect aux yeux de certains députés montagnards, Danton qui, en outre, avait montré peu d'efficacité dans la lutte contre l'invasion et les menées contre-révolutionnaires, fut éliminé du Comité de Salut public (juillet 1793) et remplacé par Robespierre. Favorable à l'application de la Constitution de 1793 (Constitution de l'an I) et à la fin du gouvernement révolutionnaire, appuyé par une large couche de la bourgeoisie lasse des mesures d'exception, Danton, qui avait été l'un des instigateurs de la Terreur, milita en faveur de la clémence, dénonçant la déchristianisation et les ultra-révolutionnaires (Enragés et surtout hébertistes). A la tête de ceux qu'on appela les Indulgents, Danton et ses amis (Desmoulins, et Fabre d'Églantine - ce dernier compromis avec lui dans le scandale de la liquidation de la Compagnie française des Indes) furent décrétés d'arrestation par les robespierristes. Arrêté le 10 germinal (30 mars 1794), et traduit devant le Tribunal révolutionnaire, Danton se défendit avec une telle éloquence qu'il fallut extorquer à la Convention un décret pour clore les débats hors de sa présence. Sans avoir pu se faire entendre, Danton fut condamné à mort le 16 germinal (5 avril). Son dernier mot sera de dire au bourreau : « Tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut la peine. »

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