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Daniel Biga

Poète et peintre né en 1940 à Nice. Lors de la parution de son premier recueil, Oiseaux mohicans (1969), on a vu. en lui l’une des personnalités singulières de la nouvelle poésie. Mais en réalité, sa participation à de nombreuses revues, et notamment à Chorus, l’a conduit vers une démarche collective qui le place aujourd’hui sur un pied d’égalité avec beaucoup de poètes du courant que l’on nomme pour plus de facilité « nouveau réaliste ». Ces poètes -auraient pu figurer dans ces pages en son nom et place. Il s’agit de Frank Venaille, bien sûr, de Didier Arnaudet, Patrice Delbourg, Olivier Kaeppelin (cf. Exit) ou Pierre Tilman (cf. Chorus). Parmi cette poésie de la ville, de la froideur, Daniel Biga représente la tendance la plus populiste. Utilisant volontiers un style parlé, détournant à l’instar du pop-art slogans publicitaires et images quotidiennes, il crie ses poèmes-tracts avec un spontanéisme assez voisin de celui des poètes beat américains. « Je rêve de travailler sur une grue matinale et d’écraser ma pelle sur ton corps toujours ce foutu mythe de la jeune fille. » Avec une évidente volonté de désacralisation, un anarchisme poétique souvent virulent, Biga évoque les problèmes qui hantent la sensibilité contemporaine : la société de consommation, la contestation, la recherche d’un emploi, la « dèche », la nécessaire dérision, mais aussi la révolte et l’amour. A son sujet, Jacques Donguy dans son introduction à l’anthologie des « Nouveaux Réalistes » (Poésie I, n° 42, 1975) parle de poème « conçu comme une bande annonce d’une actualité refroidie ». ► Bibliographie
Oiseaux mohicans, édit. Saint-Germain-des-Près, 1969 ; KHroy was here, id. 1972 ; Octobre, journal, J.-P. Oswald, 1973 ; Esquisses pour un aménagement du rivage de l'Amour total, édit. Saint-Germain-des-Près, 1975.