dadaïsme
Mouvement international qui réunit dès 1916 des artistes ayant en commun le dégoût de la guerre, responsable de la crise des valeurs qu’ils vivaient. Revendiquant le droit à la liberté de l'art, leur révolte tendit vers une désagrégation des langages verbaux et plastiques.
Commentaire
Le dadaïsme naquit le 8 février 1916, au cabaret Voltaire, à Zurich. Si l’on en croit l’anecdote, le nom de « dada » aurait été trouvé en ouvrant au hasard un dictionnaire Larousse avec un coupe-papier. Autant dire que, ne voulant rien dire, il est à lui seul un manifeste. Dès ce moment, un vaste mouvement de convergence s’opéra entre les dadaïstes suisses, les futuristes italiens, les expressionnistes allemands. Il gagna Paris où l’attendaient des peintres comme Picabia et des écrivains comme Breton, Aragon et Soupault. Agressif et novateur, le dadaïsme ne se résume pas à ses seules provocations : photomontages, collages, ready-mades, etc. Les rythmes particuliers de Tzara, les poèmes à rebours de Picabia et les pastiches d'Aragon ne sauraient faire oublier qu’il ouvre une nouvelle voie à la création littéraire et qu’il donne naissance au surréalisme.
Citations
Dada ne signifie rien. (« Sept Manifestes dada », Manifeste dada, 1918.) Dada, bien qu’il eût eu, comme on dit, son heure de célébrité, laissa peu de regrets : à la longue, son omnipotence et sa tyrannie l'avaient rendu insupportable. (André Breton, les Pas perdus.)
DADA nom masc. et adj. - Mouvement artistique fondé en 1916 qui se caractérise par la négation de toutes les valeurs. Dada, ou le dadaïsme, ou encore le mouvement dada, a été créé à Zurich en 1916 par un certain nombre d’artistes parmi lesquels le poète d’origine roumaine Tristan Tzara. On raconte que le mot « Dada » fut choisi au hasard pour marquer, par son absence de sens même, l’absurdité de toutes choses - y compris du mouvement qui se baptisait ainsi. Dada se caractérisait avant tout par un refus global opposé au monde : rien ne trouvait grâce aux yeux des dadaïstes, ni la société, ni la politique, ni l’art, ni même le dadaïsme. En ce sens, on peut définir le dadaïsme comme un « nihilisme », à cela près que ce nihilisme n’avait rien de funèbre, mais utilisait de façon assez iconoclaste la dérision et le rire. Traditionnellement, on présente le dadaïsme comme la phase négative et préparatoire du surréalisme. Il est vrai que, dès le début des années 20, le mouvement se défait, phagocité, récupéré par le groupe d’André Breton qui reprend à son compte certains traits du dadaïsme tout en refusant son nihilisme « tous azimuts », notamment dans le domaine politique. Cette présentation des choses, cependant, ne rend pas justice au dadaïsme qui a une valeur en soi, indépendamment de ce qu’il a pu apporter au surréalisme : il traduit le désarroi européen au lendemain de la Première Guerre mondiale, et un peu de sa force persiste chez quelques grands artistes du XXe siècle comme, par exemple, Marcel Duchamp. —> Surréalisme
Dadaïsme. Mouvement situé entre 1916 et 1923 qui affiche un nihilisme radical et qui se manifeste par son goût du canular et sa mise en œuvre constante d’un humour féroce. «Dada, affirme Georges Ribemont-Dessai-gnes, est l’amertume qui ouvre son rire. » Né de l’effondrement des valeurs causées par la guerre de 1914-1918, le dadaïsme se caractérise par le refus de tous les canons esthétiques comme de l’engagement politique.
Le mouvement part de Zurich en 1916 où réside Tristan Tzara, poète d’origine roumaine. Lorsqu’il gagne Paris, se réunissent autour de lui un certain nombre d’artistes qui fondent une revue, Cabaret Voltaire. Dans le premier numéro (mai 1916) où collaborent entre autres Apollinaire, Arp, Cendrars, Marinetti, Modigliani, Picasso, apparaît, sous la plume de Tzara, le terme de « dada », qui donne son nom au mouvement. Trouvé au hasard par Tzara en ouvrant un dictionnaire, le mot est symbole de l’incohérence, du refus absolu de l’ordre et de la logique et même du refus de l’art et de la poésie: «Dada, c’est l’insolence, Dada, c’est l’anti-art», affirme Tzara. Tzara publie dans ce numéro La Première Aventure céleste de Mr. Antipyrine, poème-manifeste qu’il déclame au cabaret. Dès 1917, Breton, séduit par la volonté destructrice et par l’humour de Dada, participe au mouvement.
En 1918 la rencontre de Tzara et de Picabia signe la naissance d’une internationale Dada. Picabia et Tzara composent ensemble, l’année d’après, une anthologie Dada en deux versions : français et allemand. On y trouve des noms nouveaux comme ceux de Cocteau, Radiguet, Soupault, Breton, Aragon. De nombreux artistes viennent alors rejoindre les dadaïstes : Ribemont-Dessaignes, Crevel, Vitrac, Péret, le musicien Erik Satie.
Le mouvement est représenté à New York par Picabia qui crée à la fois des poèmes et ses « machines inventées », intitulées par exemple : Tamis du vent, et par Marcel Duchamp qui défraie la chronique avec des œuvres comme son Grand Verre intitulé La Mariée mise à nue par ses célibataires même (de 1915 à 1923) et avec l’invention des ready-made. Il appelle ainsi un objet quelconque (un porte-bouteille, par exemple) qu’il signe comme une œuvre qu’il aurait créée. Le choix de ces objets, dit-il, est «toujours basé sur l’indifférence visuelle en même temps que sur l’absence totale de bon ou de mauvais goût ».
H. Arp et Max Ernst se retrouvent en 1919 à Cologne, où ils expérimentent la technique du collage, usant de matériaux hétéroclites, découpés dans des catalogues, journaux, vieux livres, etc., espérant ainsi que le hasard apporte des révélations sur des choses inconscientes. Ils souhaitent trouver une communication entre les formes plastiques et écrites de la poésie.
A partir de 1920, tous les dadaïstes se retrouvent à Paris, Picabia, Tzara, Arp, Ernst. Le mouvement épuise assez vite ses possibilités. Une série de brouilles met fin dès 1922 à l’aventure Dada, à laquelle va succéder le surréalisme qui lui doit beaucoup. Tzara lui-même rejoindra les surréalistes dans les années 1930.
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- Tristan Tzara (1896-1963) Tristan Tzara est le plus célèbre créateur du Dadaïsme.
- Titzian Tabidzé1895-1937Poète géorgien, passionné par les symbolismes russe et français, plus tard par le dadaïsme,il fut un traducteur de Blok, de Brioussov, de F.