CYCLOPES
CYCLOPES. Les Cyclopes (leur nom signifie «œil rond») étaient la plupart du temps tenus pour des géants possédant un seul œil au milieu du front. Les légendes qui les concernent sont contradictoires. Hésiode, dans sa Théogonie, indique qu’Ouranos (le Ciel) et Gaia (la Terre) donnèrent naissance à trois Cyclopes, Argès (l’Eclair), Brontès (le Tonnerre) et Stéropès (la Foudre). Ouranos les emprisonna tous trois dans le Tartare, ainsi que d’autres de ses enfants dont il avait peur; ou bien, il les repoussa dans le sein de Gaia qui s’apprêtait à les faire naître. Cronos émascula son père, Ouranos, et délivra les Cyclopes, avant de les enfermer de nouveau dans le Tartare. Finalement Rhéa triompha de Cronos en lui dissimulant son fils Zeus; lorsque Zeus fut grand, il détrôna Cronos et relâcha les Cyclopes qui devinrent ses serviteurs ; excellents forgerons, ils fabriquaient sa foudre. (Le trident de Poséidon et l’armure d’Hadès qui rendait invisible étaient aussi leur œuvres.) Apollon les tua pour venger la mort d’Asclépios, son fils, car ils avaient forgé la foudre dont Zeus s’était servi pour lui donner la mort. Homère représente les Cyclopes comme des pasteurs géants ne possédant qu’un œil, et vivant dans des grottes sur une île, que l’on a identifiée à la Sicile. Ils étaient sauvages et inhospitaliers; lorsque Ulysse aborda dans leur pays, le Cyclope Polyphème, fils du dieu de la Mer Poséidon, et de la nymphe Thoosa, dévora six membres de l’équipage qu’il avait attrapés dans sa grotte. Il avait promis une faveur à Ulysse : celle de ne le manger qu’en dernier. Ulysse alors l’enivra et l’aveugla avec la pointe d’un épieu chauffé; il lui vola ses moutons et le laissa désemparé. Un groupe de Cyclopes au service du roi Proetos construisit les murs de la cité de Tirynthe, la ville natale d’Héraclès. Ces murailles sont qualifiées de «cyclopéennes». Ils bâtirent aussi les murs de Mycènes et la porte des Lions; ils avaient un sanctuaire dans l’isthme de Corinthe. Ces Cyclopes sont appelés encheirogasieres (ceux qui ont des mains au ventre), car ils travaillaient pour gagner leur vie. Virgile situe les forges de Vulcain (Héphaïstos), le dieu du Feu, sur l’Etna, et représente les Cylopes comme les forgerons du dieu, occupés à fabriquer les armures des héros comme Enée, ainsi que la foudre de Jupiter (Zeus).