cybernétique
cybernétique, littéralement « art de gouverner » (du gr. kubernêfês, pilote). — Ce terme a connu une fortune très variable, inauguré par Platon dans ses Dialogues, hasardé sans succès par Ampère en 1834 dans sa Classification des sciences, il a été retrouvé ces dernières années et a pris son essor lorsqu'il a été associé aux recherches sur les machines à autorégulation, dotées de « pseudocerveaux », capables de gouverner en quelque sorte leur travail (pilotage automatique des avions, systèmes de détection qui permettent aux fusées de s'orienter elles-mêmes vers leur objectif, etc.). L'extension rapide de cette science, véritable « carrefour des sciences », a pu inquiéter certains esprits, pour des raisons qui peuvent être théologiques ou morales aussi bien qu'inspirées par le mythe de l' "apprenti sorcier" : le problème général posé par la cybernétique est de savoir si l'on peut "créer de l'intelligence" avec des machines, si les machines ne peuvent pas être douées d'un esprit inventif qui leur conférerait une certaine autonomie par rapport à l'homme et un pouvoir d'échapper à son contrôle. En fait, c'est une évidence que l'on ne trouvera jamais « plus » d'intelligence dans une machine que dans le cerveau qui a été l'auteur de la machine, et que l'intelligence d'une machine n'est que le produit de l'intelligence humaine. On lira le livre de Ruyer sur la cybernétique.
CYBERNÉTIQUE (n. f.) Science du contrôle et de la communication, « ensemble des théories groupant les études relatives aux communications et à la régulation dans l’être vivant et la machine » (N. Wiener).