Culpabilité (sentiment de)

Culpabilité (sentiment de) «Sentiment» conscient ou inconscient lié à un acte répréhensible ou à un sentiment d’indignité. Freud l’a tout d’abord rencontré dans la névrose obsessionnelle puis dans la mélancolie. Il se rattache au complexe d’Œdipe et correspond dans le Moi à la perception de la critique du Surmoi. Il est lié à la conscience morale, et il a, pour Freud, un rôle capital dans la civilisation. Il est en effet le lieu d’un paradoxe puisque l’avancée de la civilisation nécessite le renforcement du sentiment de culpabilité, outil de maintien de l’unité des masses. Or son renforcement a comme effet une perte de bonheur.

culpabilité, état de celui qui a commis une faute. À côté de la culpabilité réelle, objective, qui est la violation grave d’une règle, on trouve chez de nombreux individus un sentiment plus ou moins net de faute subjective, qui s’exprime inconsciemment dans le comportement, ou inspire cette angoisse de l’homme traqué pour un crime non révélé ou imaginaire. D’après les psychanalystes, ce sentiment trouverait sa source dans le complexe d’Œdipe. Lorsque le sentiment de culpabilité devient intense, il peut déterminer la névrose et même la folie. Certains délirants s’accusent de toutes les fautes du monde, vivent dans un état permanent de culpabilité douloureuse, cherchent à se punir, à se mortifier, à se mutiler et même à se tuer. Dans son ouvrage l'Univers morbide de la faute (1949), A. Hesnard a montré qu'à la base de toute folie il y a une culpabilité irréelle, dont les racines sont infantiles, que le malade essaye désespérément d’annuler parce qu’elle constitue une menace redoutable pour sa valeur personnelle.

SENTIMENT DE CULPABILITE. Freud a soutenu que le sentiment de culpabilité à son origine dans le complexe d’Œdipe et qu’il surgit comme une séquelle de celui-ci. On trouve également chez Freud l’idée que la culpabilité dérive de l’agressivité. Ce point de vue est celui des analystes kleiniens. Croyant à un instinct des tracteur inné, ils croient également "à un sentiment inhérent de culpabilité qui découle de la conscience que l’on a du désir de détruire ce qui est aussi aimé, de défier ce à quoi on est aussi soumis" (C. Rycroft).