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CRITIQUE DE LA PHILOSOPHIE POLITIQUE DE THOMAS HOBBES

CRITIQUE DE HOBBES :

Négative (1): Remettre dans les mains d’un seul le pouvoir de chacun. Ce souverain suprême disposerait ainsi un pouvoir législatif absolu. L’individu verrait alors sa liberté réduite aux seuls espaces où la loi reste muette (« le silence de la loi »). Légalisme de Hobbes : tout ce que la loi n’interdit pas est permis. Hobbes est un positiviste, il ne croit pas en l’existence d’un droit naturel, moral au dessus du droit positif. Pis encore, ce souverain ne pourrait être déchu (=principe du despotisme). Le politique est au-dessus des lois. Pas de droit à la révolte. C’est la soumission ou la mort. Absolutisme de Hobbes ≠ « Etat de droit ».
Rappel sur l’« Etat de droit » : 3 idées résument cette théorie de l'Etat de droit:
les droits naturels de l'homme sont supérieurs au pouvoir de l'Etat.
Ces droits naturels sont toujours des limites à l'autorité politique.
L'Etat n'a d'autre fin et d'autre légitimité que de les sauvegarder ou de les installer positivement dans l'être.

Négative (2) : Aucune liberté d'opinion ne saurait donc être tolérée, le Souverain doit contrôler l’enseignement, la presse, etc., dispose du droit de censure pour interdire celles qui représentent une menace pour la stabilité de l'État. Pas d’opposition politique. Justification de la raison d’Etat // Machiavel. Pas de séparation des pouvoirs # Montesquieu. (Cf. cours sut l’Etat)
Négative (3) : Il est irrationnel de confier la charge du pouvoir politique à un seul homme. Les hommes étant ce qu'ils sont, précisément des êtres souvent peu raisonnables, il serait très dangereux de placer entre les mains d'un seul tout le pouvoir, et absurde d'échapper au danger que représente l'état de nature anarchique pour tomber dans celui d'une tyrannie. Rousseau critiquera le « pacte de soumission » de Hobbes pour lui préférer un « contrat d’association » fondant la souveraineté du peuple. (Cf. cours sut l’Etat)
D:\Mes documents PaperPort\lycée\COURS 2016 - 2017\images\rousseau democratie.jpgProlongement critique : Rousseau et la démocratie. Pour Rousseau, au contraire de Hobbes, le principe, implicite ou explicite, sur lequel repose le « contrat social » est le suivant : « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant». C'est dire que tout pouvoir émane du peuple et que la souveraineté du peuple est inaliénable (même quand il y a des députés, c'est le peuple qui doit finalement trancher, par voie de référendum), indivisible (l'exécutif doit être subordonné au législatif), et infaillible (à condition que les partis ne trompent pas le peuple). Un tel régime, dans lequel chacun est à la fois sujet et souverain, est la démocratie.

Positive (1) : Hobbes est le contemporain des « guerres de religion » française et anglaise. Hobbes demande la totale soumission de l’Église au politique, critique de l’Église catholique (« traditions fabuleuses »), athéisme dangereux pour l’époque. Monde sans Dieu. Hobbes établit une théorie rationnelle du pouvoir politique, qui a pour seule origine la nature humaine : il rompt ainsi avec la théorie de la souveraineté d'origine théologique (« droit divin »), jusque-là régnante. Le clergé anglais l’accuse d'anti-religiosité, contraint de se réfugier chez le comte de Devonshire. Quatre ans après sa mort, ses œuvres « Du citoyen » et « Léviathan » furent condamnées par l'Université d'Oxford et brûlées sur un bûcher. Séparation des pouvoirs temporel et spirituel. L'autorité religieuse est un danger pour l'autorité du souverain. « Nul ne peut servir à deux maîtres » (Luc).

Positive (2) : C'est à l'homme d’inventer le moyen d'imposer cette paix indispensable à la vie que la nature n'a pas su créer. Anthropocentrisme prométhéen. Il doit substituer au « droit de nature », qui est un non-droit (on a autant de droit qu’on a de force), un autre droit, fondateur de l'état civil, de la « res publica ». La réputation, longtemps scandaleuse, de Hobbes cède aujourd'hui à une réévaluation positive. Loin d'avoir construit et célébré une mystique de l'État, une vision pré-totalitaire du pouvoir, Hobbes a jeté, avec Machiavel (Cf. cours sut l’Etat), les bases de la science politique moderne, en établissant une théorie rationnelle du pouvoir.

« La multitude ainsi unie en une seule personne est, dit Hobbes, appelée une République, en latin Civitas. Telle est la génération de ce grand Léviathan, ou plutôt, pour en parler avec plus de révérence, de ce dieu mortel auquel nous devons, sous le Dieu immortel, notre paix et notre protection. » (« Léviathan », chapitre XVII)

Embryon d'une philosophie des droits de l'homme chez Hobbes : le droit à la sureté. Rendre possible des relations pacifiées entre les hommes. La condition de possibilité de la vie civile fondée sur l'engagement réciproque des individus.

// L’État repose, selon Samuel Pufendorf (1632 / 1694), sur une convention «par laquelle, après avoir choisi une ou plusieurs personnes, à qui l’on confère le pouvoir de gouverner la société, ceux qui sont revêtus dé l’autorité suprême s’engagent à veiller avec soin au bien public, et les autres en même temps, leur promettent une fidèle obéissance» {« Droit de la nature et des gens », VII, II, 8 - 1672).






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