Critique de la conception de la démocratie chez Rousseau
- Critique de la conception rousseauiste (1): si l'unanimité n'est pas réalisée, il faut accepter la loi de la majorité, (50% des voies + 1). Risque de voir triompher les intérêts de classe est inévitable : la démocratie ne serait-elle pas une "tyrannie de la majorité" sur la minorité ?
- Critique de la conception rousseauiste (2): La démocratie c’est « le pouvoir du/par/pour peuple », repose sur l'assentiment donné par le plus grand nombre. Mais la foule manque de connaissances précises dans l'optique de déterminer ses choix électoraux. Aussi, elle peut être tentée de choisir le discours le plus séduisant, celui qui semble avoir raison par l'habileté de son langage. Ainsi, le règne démocratique s'accompagne du pouvoir de l'image qui peut faire craindre son pouvoir qui au final n'est qu'illusoire. Danger du populisme et de la démagogie (critique platonicienne de la démocratie). Pour Platon (-IVe siècle), la démocratie dégénère en anarchie puis en tyrannie. Pour Platon, le meilleur régime politique est l’aristocratie cad le gouvernement des meilleurs.
- Nécessité de "contre pouvoirs" en démocratie (Montesquieu):
Si les hommes ne sont pas toujours vertueux (faire prévaloir l'intérêt particulier sur l'intérêt général), alors, il faut mettre en place des institutions vertueuses, qui contraindront les citoyens à l'être même si ce comportement vertueux ne correspond pas à leurs dispositions naturelles et intérieures.
Tout pouvoir tend par nature à l'excès de pouvoir. Tout pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument. Or, seul le pouvoir peut arrêter le pouvoir. Donc, tout pouvoir doit se voir opposé un contre-pouvoir, non pour l'empêcher de s'exercer mais pour en contrôler le bien-fondé. Tous les pouvoirs ne doivent pas se retrouver dans les mêmes mains, comme ce fut le cas sous la monarchie absolue.
-> Nécessité d'instaurer la «séparation des pouvoirs»: pouvoir exécutif (PE), pouvoir législatif (PL) et pouvoir judiciaire (PJ).
Si PL avec PE = point de liberté, lois tyranniques.
Si PJ avec PL = pouvoir arbitraire. Car le juge serait législateur.
Si PJ avec PE = pouvoir oppresseur du juge. Justice instrumentalisée par l’exécutif.
Par exemple, la justice doit être souveraine, sans qu'aucune autre autorité ne puisse remettre en cause ses jugements (pas d’instrumentalisation de la justice à des fins politiques…). Qui juge les juges ?
=> Rousseau et la démocratie (conférence de Luc Ferry):
Liens utiles
- Un critique moderne écrit à propos de la Lettre à d'Alembert sur les spectacles. « C'est cette curieuse liaison entre le sentiment, la littérature et la politique, qu'il faut dévoiler ». Votre lecture de l'oeuvre de Rousseau inscrite au programme vous semble-t-elle éclairée par cette affirmation ?
- Un critique écrit au sujet des Confessions : « On y voit, plus que l'autoportrait d'un homme tourmenté, le récit rétrospectif d'une destinée malheureuse, tracé par un écrivain pathétique à force de crier son excellent naturel, malade de ses contradictions, avide de s'attirer la sympathie du lecteur ». Commentez cette réflexion d'après votre lecture des quatre premiers livres des Confessions de Rousseau ?
- Un critique contemporain écrit : « Les Confessions n'ont pas seulement pour fonction d'être une justification et un témoignage : pour un Rousseau meurtri, elles sont [...] une consolation, une chanson qui berce la misère humaine. » Vous direz dans quelle mesure cette phrase peut servir de définition aux quatre premiers livres des Confessions.
- Un critique écrit au sujet des Confessions : « On y voit, plus que l'autorportrait d'un homme tourmenté, le récit rétrospectif d'une destinée malheureuse, tracé par un écrivain pathétique à force de crier son excellent naturel, malade de ses contradictions, avide de s'attirer la sympathie du lecteur. » Commentez cette réflexion d'après votre lecture des quatre premiers livres des Confessions de Rousseau.
- Qu'un auteur utilise un personnage de roman pour traduire ses idées et conceptions de la société, rien de plus normal de naturel même. Cependant, ce n'est pas une nécessité car pour construire son personnage et lui donner vie, le romancier peut puiser à bien d'autres sources d'où l'extrême diversité de ce genre littéraire. André MAUROIS (écrivain critique du XX Siècle.) Vous examinerez les deux aspects de cette conception du personnage romanesque pour illustrer votre réflexion, vous v