crise
crise
Moment d’une pièce de théâtre où les protagonistes en sont arrivés au cœur du problème, où l’action né peut se débloquer que si un événement important survient qui entraîne le dénouement.
Commentaire
La crise est le moment privilégié de la tragédie et même de certaines « comédies », celles de Marivaux par exemple. Les personnages désorientés sont liés par ce qu’ils ont fait et dit précédemment. Le spectateur ne sait plus comment l'intrigue va se dénouer, tant les forces sont dressées les unes contre les autres. La crise peut par ailleurs être salutaire, chacun allant au bout de soi et dévoilant les derniers secrets de sa personnalité.
CRISE
Si le premier sens qu’offre l’étymologie grecque (krisis) correspond à la phase décisive d’une maladie, c’est, très généralement, un moment de déséquilibre sensible, « un état, de transition entre deux phases repérables, où une transformation va se décider, où elle n’est pas encore décidée » (M. Serres). Soit qu’il s’agisse, dans l’histoire d’une science, de la remise en cause de notions ou principes qui paraissaient bien établis (on a ainsi parlé d’une « crise du déterminisme »). Soit que, dans des domaines psychologique ou moral, un individu ou un groupe constate que les valeurs admises ont besoin d’être modifiées, ou que, plus globalement, l’ensemble d’une culture ou d’une civilisation s’interroge sur son histoire et son avenir (on évoque fréquemment, de ce point de vue, une « crise de l’Occident » au XXe siècle).
♦ En économie, une crise peut survenir par insuffisance de la production, ou au contraire par surproduction (crise de 1929). Marx admettait que le capitalisme serait, par nature, générateur de crises qui finiraient par lui être fatales. Mais l’histoire récente peut aussi être interprétée en sens contraire : pour le capitalisme, la crise serait alors « une condition de sa possibilité de fonctionnement » (Lyotard).
KRACH DE WALL STREET (« JEUDI NOIR ») Il se produisit le 24 octobre 1929 au centre boursier de New York. La production industrielle s’étant développée trop rapidement et, dans le même temps, le crédit s’étant accru de manière anarchique afin de ne pas entraver les ventes, la spéculation s’amplifia dans des proportions incontrôlables. Une simple panique boursière déclencha l’effondrement de l’économie des États-Unis. Du plan boursier, la crise passa au plan bancaire : les banques cessèrent alors tous nouveaux prêts aux spéculateurs, aux industriels, aux consommateurs. Les débouchés intérieurs se bloquant, la production industrielle tomba, les investissements s’arrêtèrent et le chômage qui en résulta entraîna un nouveau coup d’arrêt à la consommation. Dès lors, les débiteurs - c’est-à-dire la majorité des Américains - ne pouvant plus ni rembourser le capital ni payer les intérêts, les faillites bancaires se multiplièrent. L’onde gagna rapidement l’Amérique latine et de nombreux pays européens, n’épargnant aucun domaine. Sur le plan politique, ce krach ne fut pas sans relation avec l’apparition des régimes fascistes. Les structures du capitalisme en furent profondément atteintes et l’événement s’avéra l’un des plus marquants de la première moitié du xxe siècle.