CRÉBILLON
CRÉBILLON
[Prosper JOLYOT DE CRÉBILLON]
1674-1762
Auteur tragique, né à Dijon. Dans son célèbre tableau de la littérature de tous les siècles (incorporé à la préface de l’Encyclopédie), d’Alembert citait d’abord, pour son propre siècle, les deux noms glorieux de Voltaire et de Crébillon. Et, en effet, les nombreuses tragédies de ce rival heureux de Voltaire (d’Atrée et Thyeste, 1708, jusqu’à Catilina, 1748), mal construites et mal écrites, mais par quoi il avait réussi à dépasser tous ses prédécesseurs dans le pathos, l’horreur et la violence, intimidaient si fort par leur « terrible fracas » (et s’adjoignaient de si nobles préfaces apologétiques) qu’on le crut grand sur parole. Aussi put-il affirmer sans faire sourire : Corneille avait pris le ciel, Racine la terre, il ne me restait plus que l’enfer. Censeur royal dès 1733, il interdira le Mahomet ou le Fanatisme de Voltaire. Son nom survit de nos jours grâce à son fils.