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correction

Du point de vue de l’histoire de la rhétorique, la correction fait partie des procédés de l’apprentissage de la discipline. Elle ne s’identifie pas à ce que l’on pourrait entendre de nos jours sous ce vocable. Elle vise la personnalité totale de l’élève, par un jeu de récompenses et de punitions : elle s’inscrit donc dans le cadre général de l’émulation entre les élèves et de leurs controverses. Le maître propose une division sur la question à traiter, il énumère les principaux lieux qui y sont pertinents. Pour chaque exercice, il loue les parties qui lui paraissent judicieuses, et, surtout, il montre comment on aurait pu et dans quelle mesure on aurait dû changer de formulation. Par ce dernier point, la correction rejoint la grande et essentielle pratique de la variation, qui est consubstantielle à tout l’art oratoire. Plus même, dans l’optique d’une rhétorique du jugement sur la littérature, la correction peut s’interpréter en termes d’évolution dans l’esthétique de l’imitation. Une œuvre littéraire peut s’apprécier par rapport à une autre, en tant qu’elle en constitue une sorte d’imitation. Et dans l’analyse de cette imitation, on a forcément affaire à une pratique de variation. Or, cette variation peut à son tour être envisagée comme une manière de reformulation meilleure, plus astucieuse, plus intéressante, plus appropriée, plus élégante et plus forte que le texte ancien. Dans ce cas, on s’est livré à une critique de la correction, ce qui ne va pas sans poser de graves interrogations sur l’idée même de valeur et de beauté dans l’art verbal.

=> Art, oratoire; imitation, variation; division; lieu.

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