Contes et nouvelles de Guy de MAUPASSANT
Contes et nouvelles de Guy de MAUPASSANT, 1880-1890, Marabout, Le Livre de poche, Classiques Hachette.
• La part la plus importante de l’œuvre de Maupassant est constituée de contes et de nouvelles qu’il a d’abord publiés dans des journaux, puis réunis en volumes désignés par le titre du premier récit. Signalons quelques récits parmi les mieux venus.
• Boule de suif (1880, recueil de même titre) : satire de l’hypocrisie morale de la bourgeoisie. Boule de suif est une demoiselle de petite vertu qui partage avec de bons bourgeois les aléas d’un voyage en diligence pendant la guerre de 1870. Ses compagnons de voyage lui font d’abord grise mine, mais, démunis de provisions, ils sont bien heureux de puiser dans son panier. Ses victuailles semblent même lui avoir gagné la sympathie générale : quand un officier prussien prétend obtenir ses faveurs avant d’accorder un laissez-passer, on s’indigne avec elle et l’exhorte à une patriotique résistance. Néanmoins, comme on désire continuer le voyage, on la pousse bientôt tout aussi vivement à se sacrifier, et elle cède. Le lendemain, au moment du départ, la pauvre fille ne rencontre plus que mépris, et ceux qu’elle a tirés d’affaire mangent sous ses yeux sans rien lui offrir.
• La Ficelle (1883, recueil Miss Harriett) : anecdote fondée sur les caractères paysans. Un paysan qui a ramassé un bout de ficelle en se rendant au marché est accusé d’avoir volé un portefeuille.
• Mon oncle Jules (1883, recueil Miss Harriett) : satire de la bourgeoisie. Des petits-bourgeois qui ont longtemps espéré la fortune d’un oncle établi aux États-Unis reconnaissent celui-ci dans un pauvre vieil écailler et lui tournent le dos.
• En mer, recueil Contes de la bécasse) : un drame de famille et d’argent chez les humbles. Sur le bateau de son frère, un pêcheur, Javel cadet, a eu le bras pris dans le filin du chalut. On aurait pu le dégager en sacrifiant le chalut; on a préféré sacrifier son bras.
• Le Petit Fût (1884, recueil Les Sœurs Rondolf) : un crime secret à la campagne. Maître Chicot, un aubergiste qui a acheté en viager la petite ferme de la mère Magloire, a l'idée, pour hâter la mort de celle-ci, de lui donner le goût du calvados et lui en offre un petit fût. Son calcul réussit.
• Toine (1885, recueil de même titre) : réalisme drolatique. Toine, un gros cabaretier jovial qui abuse de la fine, est frappé de paralysie. Sa femme le tyrannise et imagine, pour qu’il se rende utile, de lui faire couver des œufs dans son lit.
• Fini (1885, recueil Toine) : intéressant portrait d’un vieux mondain. Le comte de Lormerin retrouve une femme qu’il a aimée autrefois et ne la reconnaît qu’en sa fille. Il mesure alors son âge : Fini Lormerin.
• Mademoiselle Perle (1886, recueil La Petite Roque) : peinture des mœurs bourgeoises et analyse des secrets du cœur. Chez ses amis Chantal, l’auteur se fait conter l'histoire de Mlle Perle, enfant trouvée par les parents de son hôte. Il conduit M. Chantal à avouer qu’il a aimé Mlle Perle bien qu’il ait épousé sa cousine. Sous l’influence de l’esprit naturaliste (il est le disciple de Flaubert et de Zola), Maupassant a renouvelé le contenu d’un genre dont il possède parfaitement les techniques.
• Maupassant excelle aussi dans le genre fantastique. Le Horla (1887, recueil Le Horla) est son œuvre la plus connue de ce registre. Le narrateur, qui tient son journal, se dit victime d’un être invisible d’ordre surnaturel qui trouble sa vie, le Horla. Pour le tuer, il met le feu à sa maison, mais il prend conscience que cet être sans corps est invulnérable. Son journal s’interrompt sur ces mots : Alors... alors... il va donc falloir que je me tue, moi!... Cette nouvelle, qui est souvent mise en rapport avec les troubles mentaux de Maupassant, relève d’abord des lois d’un genre à la mode au xixe siècle.
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