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Conte

Conte Court récit imaginaire, souvent issu de la tradition orale. Les contes se rencontrent dans toutes les cultures sans exception. Ils comportent souvent un élément de merveilleux ou de fantastique. Exemples : les contes de Perrault (Contes de ma mère l'Oye, 1667), d’Andersen (Danemark, xixe siècle) de Birago Diop (Sénégal, Contes d’Amadou Koumba, 1947). Le « conte philosophique », qui peut atteindre une plus grande ampleur, est un récit imaginaire par lequel l’auteur exprime d’une façon vivante et attrayante ses idées philosophiques. Exemples : Candide, Zadig, L'Ingénu de Voltaire. Certaines œuvres de Camus (L'Étranger et plus encore La Peste), de Vercors (Les Animaux dénaturés) ou de Robert Merle (L’Ilé) se rapprochent du conte philosophique.




Conte. Genre littéraire narratif assez mal défini qui peut prendre des formes très diverses, du conte de fées au conte philosophique. Sa seule caractéristique est sa brièveté. Aussi est-il parfois difficile de le différencier de la nouvelle. Ex : Mérimée qualifie La Vénus d’Ille à la fois de « conte » et de « nouvelle ». Du Moyen Age à nos jours, le terme a changé de sens. S’il désigne un récit véridique du XIIe siècle au XVe siècle, il est aujourd’hui synonyme de récit fictif, après avoir revêtu un double sens aux XVIe et XVIIe siècles, comme l’atteste le Dictionnaire de l’Académie (1694) : «récit de quelque aventure, soit vraie, soit fabuleuse, soit sérieuse ». Le conte populaire a une origine orale, souvent marquée formellement par la présence du narrateur dans le récit, qui interpelle le lecteur, comme jadis le conteur le faisait pour l’auditoire (et comme il le fait encore aujourd’hui dans certaines régions d’Afrique et du Proche-Orient). La plupart des contes populaires empruntent leurs thèmes à un fonds folklorique commun, ce qui explique leur structure archétypale que les travaux de Propp ont formalisée. Toujours irréaliste, le conte met en scène, dans un passé intemporel (souligné par l’incipit traditionnel : «il était une fois... ») et dans un lieu imaginaire, des personnages de toutes conditions. Constatant que les contes prêtent souvent des actions identiques à ces différents personnages, Propp a été amené à étudier les contes d’après les fonctions qu’ils accomplissent. Ces contes populaires, dont les contes de fées font partie, sont dotés d’éléments merveilleux. Certains contes oraux sont consignés par écrit par des auteurs de génie, comme Marie de France dans les Lais au XIIe siècle, Perrault dans ses Contes (1697).
Le conte devient un genre littéraire dès le XVIIe siècle où il est très à la mode dans les salons sous l’aspect d’histoire galante, souvent dotée d’éléments merveilleux. Au XVIIIe siècle, Voltaire lui donne une grande profondeur, utilisant le conte philosophique comme une parabole. La narration n’est alors qu’un moyen commode et efficace de démontrer la validité d’une thèse. Il en explicite souvent le but par un sous-titre; ex. : Candide ou l'Optimisme. Au XVIIIe siècle, les lecteurs se passionnent pour le conte fantastique, créé par Cazotte avec Le Diable amoureux. Le genre est toujours bien vivant aujourd’hui.