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Constantin Ier (Athènes 1868-Palerme 1923) ; roi de Grèce [1913-1917] et [1920-1922].

Constantin Ier (Athènes 1868-Palerme 1923) ; roi de Grèce [1913-1917] et [1920-1922]. Né le 2 août 1868, C. a pour père le roi Georges Ier et pour mère la princesse russe Olga. Après avoir été reconnu héritier du trône par la constitution grecque, il embrasse la foi orthodoxe de sa mère. Par son mariage avec la princesse Sophie de Prusse, il devient le gendre de l'empereur d'Allemagne Guillaume II. Sa popularité souffre au début de la défaite des armées grecques en Thessalie durant la guerre contre la Turquie en 1896-1897, d'autant plus qu'il assume le commandement suprême. En 1909, il doit céder devant la Ligue des officiers révolutionnaires et séjourner temporairement à l'étranger. Nommé en 1910 inspecteur général de l'armée, il met sur pied en peu de temps une force militaire combative et devient un véritable héros populaire quand il défait les Turcs lors de la première guerre des Balkans, juste un jour avant que les Bulgares ne pénètrent à Thessalonique (9 nov. 1912). En mars 1913, il obtient finalement la capitulation de la cité de Janina, longtemps assiégée. Il succède le 5 mars 1913 à son père assassiné. Le peuple grec a alors deux héros, le roi C. et son Premier ministre Vénizélos qui convertit les victoires acquises sur le terrain, confirmées par la paix de Bucarest (1913), en des succès à la table des négociations. Mais le déclenchement de la Première Guerre mondiale fait des deux hommes des ennemis irréductibles et entraîne une profonde division du peuple grec qui déterminera la vie politique de la Grèce pendant toute la période allant du premier conflit mondial jusqu'aux années 1930. Ce fossé ne peut être comblé qu'avec le changement de génération, les transformations politico-sociologiques de l'après-guerre et la montée de nouveaux groupements politiques. Quoiqu'ami de l'Allemagne et convaincu de la victoire des Empires centraux, C. proclame en 1915, sous la pression de l'Entente, la neutralité de son pays, alors que Vénizélos veut amener la Grèce aux côtés de l'Entente dont il est partisan ; il saisit d'ailleurs l'occasion de l'alliance avec la Serbie pour décréter la mobilisation. Après avoir renvoyé Vénizélos à deux reprises et dissous la Chambre, le roi prend lui-même la tête du gouvernement. Malgré, d'une part, la difficile situation de l'année 1916 avec la progression des troupes germano-bulgares en Macédoine et, d'autre part, l'occupation de Thessalonique par les Français et le blocus de la Grèce, conseillé par Vénizélos et ordonné par les pays de l'Entente, C. a derrière lui la majorité de son peuple quand Vénizélos cherche à le renverser en formant un contre-gouvernement à Thessalonique. C. abdique alors en faveur de son deuxième fils Alexandre, le 11 juin 1917, au lendemain du débarquement du général Sarrail au Pirée. Pendant son bref règne, Alexandre n'exerce aucune influence. Sa mort soudaine (25 oct. 1920), quelques semaines seulement après le retour de Vénizélos de Paris où il a signé avec les vainqueurs les traités de Neuilly (1919) et de Sèvres (1920), bouleverse à nouveau la situation politique intérieure. Les élections qui s'ensuivent se soldent par une victoire des royalistes. C. est alors rappelé en Grèce à la suite d'un impressionnant plébiscite. Héritage de son ennemi, il doit engager la campagne, insuffisamment préparée, en Petite Asie pendant que l'Entente prend prétexte de son retour pour intervenir. C. commet l'erreur de céder aux attentes de son peuple et décide donc de poursuivre l'entreprise de Vénizélos, qu'il qualifie pourtant lui-même de « folie ». On peut se demander si la fin immédiate de la guerre aurait pu encore modifier le destin de la Grèce asiatique. Après avoir lancé une attaque contre Ankara et divers combats incertains, l'armée grecque doit se replier sur une ligne Eskisehir-Afyon Karahisar ; elle est finalement battue par Mustafa Kemal. Le terrible incendie du quartier chrétien de Smyrne le 13 septembre 1922 et la fuite précipitée de 500 000 Grecs parachèvent la catastrophe. Un parti militaire, inspiré par Vénizélos, en profite pour organiser une révolte à Athènes, prendre le pouvoir et chasser C. qui abdique en faveur de son fils Georges II. Six de ses plus proches collaborateurs sont condamnés à mort par un tribunal militaire et exécutés. C. meurt à Palerme le 11 février 1923.




CONSTANTIN Ier (Athènes, 1868-Pa-lerme, 1923). Roi des Hellènes (1913-1917; 1920-1922). Fils de Georges Ier, il tenta, par germanophilie, de maintenir la neutralité de son pays pendant la Première Guerre mondiale. Sous la pression de la France et de Venizélos, il dut abdiquer (1917) en faveur de son fils cadet Alexandre, et la Grèce entra en guerre aux côtés des Alliés. Revenu au pouvoir après un plébiscite, il dut à nouveau abdiquer (1922) après la défaite de la Grèce contre la Turquie. Son fils Georges II lui succéda. Voir Mustafa Kemal, Sarrail (Maurice).

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