Conclusion: Peut-on parler de langage animal ?
Conclusion: Peut-on parler de langage animal ?
Descartes a sans doute sous-estimé les aptitudes des animaux. Montaigne a sans doute surestimé les performances animales.
Sarah et Washoe vont laborieusement d’apprentissage en apprentissage. On la récompense comme un animal dressé. Peut-être la punit-on?
De tous les jetons que Sarah manipule, aucun ne correspond à des abstractions d'un ordre supérieur (concepts moraux, métaphysiques ou esthétiques).
Ni les Premack ni les Gardner n'ont prétendu assimiler les systèmes de communication maîtrisés par les singes au langage proprement dit. Des recherches comme celles que nous avons mentionnées établissent la présence chez certains primates de capacités de représentation et de communication bien plus déliées que celle qu'on leur prêtait habituellement. Elles montrent que le langage humain se développe sur un terrain auquel ne sont pas étrangers les animaux les plus proches de nous, sans faire disparaître pour autant son originalité spécifique. Existence chez les mammifères supérieurs d’une protoculture, d’un protolangage. Il n’en demeure pas moins que parler de langage animal est bien un abus de langage. Les animaux communiquent mais ne parlent pas. L’expression « langage humain » est redondante.
=> Si on définit le langage minimalement comme communication d’un message d’un émetteur à un récepteur (comme Montaigne), alors les animaux parlent.
=> Si on définit le langage de manière stricte comme manifestation de la pensée (comme Descartes), alors les animaux n’ont pas de langage. Seul l’homme parle.