CONCEPT

Du latin conceptus, «conception », «pensée» (de concipere, «recevoir dans son esprit », « se représenter »). Représentation générale et abstraite (exemple : le concept de justice). • On peut déterminer un concept de deux façons : par extension, en établissant la liste de tous les objets auxquels peut s'appliquer le concept, ou bien par compréhension, en précisant l'ensemble des caractères constituant la définition de ce concept. Le concept d’être, par exemple, possède une faible compréhension, mais une extension infinie (puisqu'il désigne tout ce qui est).

CONCEPT, n.f. (lat. concipere « concevoir ». Le sens originel est « former en son sein »). Terme technique de philosophie désignant la représentation intellectuelle que se forme l’esprit, l’idée, envisagée dans ses caractéristiques intellectuelles (abstraction et généralisation) et sa signification exprimable dans une définition. Concevoir n’est pas imaginer : je conçois un polygone de mille côtés, mais je ne l’imagine pas. Les problèmes philosophiques portent sur l’origine des concepts et sur le processus de leur formation. Sont-ils des produits de la raison ou des produits de l’expérience ? Avons-nous des idées innées (Descartes), des idées a priori comme les « catégories de l’entendement » dont parle Kant ? Ou bien tous les concepts sont-ils formés empiriquement, à partir de l’observation des objets et des individus, par comparaison et isolement de certains caractères communs « abstraits », pensés à part (la blancheur, la rondeur...) ? On peut voir dans le concept la saisie d’une « nature intelligible » (Maritain) et en ce sens, il y a dans le concept une permanence. Toutefois, l’étude et la réflexion comportent un va-et-vient entre le concept et l'expérience, qui entraîne une modification, un remodelage des concepts. Bachelard a examiné cela de très près en ce qui concerne les concepts scientifiques (v. Bachelard, La Philosophie du non), particulièrement sujets au remodelage. Le concept d’homme est beaucoup moins modifiable que le concept de masse.

concept, représentation mentale abstraite et générale d’un objet. Le concept est une construction symbolique de l’esprit qui, par-delà les données sensorielles, atteint l’essence des objets et les groupes dans un même ensemble. La pirogue, le dériveur léger, le chalutier, le porte-avions sont des bateaux ; le voleur et l’escroc sont des délinquants ; la fièvre thyphoïde et la tuberculose sont des maladies. Les concepts « bateau », « délinquant » et « maladie » sont les produits de notre expérience, que le langage permet d’exprimer symboliquement Le concept est un instrument intellectuel qui permet de saisir les relations existant entre certains phénomènes. Sa possession facilite l’action, son absence la contrarie : un expérimentateur apprend à un singe à éteindre une bougie à l'aide de l’eau tirée d’un robinet, puis il transpose la même action sur un lac. L’animal retourne, avec sa cruche, jusqu’au robinet au lieu de puiser l’eau du lac. S’il avait possédé le concept "eau", il se serait épargné cette peine. La formation des concepts, particulièrement bien étudiée par J. Piaget, est fonction de la maturation intellectuelle et du développement du langage. On apprécie le niveau de la pensée conceptuelle d’un sujet par des tests de classement d’objets, de couleurs et de formes différentes.

CONCEPT Le concept est une idée générale et abstraite qui réunit les caractères communs à une classe d’objets et peut s’appliquer à chaque élément de cette classe (le concept de triangle recouvre les propriétés communes à tous les triangles possibles). On distingue, en logique, l’extension d’un concept (c’est-à-dire l’étendue de la classe qu’il désigne) et sa compréhension (le nombre de caractères inclus dans sa définition). Si la compréhension augmente, l’extension diminue et inversement : exemple, «animal» est un concept plus étendu que « animal vertébré » dont la compréhension comporte un caractère supplémentaire (tous les animaux ne sont pas vertébrés). Il y a des difficultés à distinguer concept de termes voisins : - notion est parfois donné comme synonyme de concept bien qu’on puisse le réserver pour désigner des connaissances plus vagues que les concepts; - le concept est une sorte d’idée puisque idée désigne toutes les formes de pensée. Idée a donc un sens plus large que concept qui est une idée abstraite, c’est-à-dire supposant une généralisation de l’esprit. CONCEPT (n. m.) 1. — Idée de quelque chose considérée comme œuvre de l’esprit (Port-Royal : « On appelle concevoir la simple vue que nous avons des choses qui se présentent à notre esprit. » 2. — Idée générale, c.-à-d. convenant à plusieurs individus (Syn. notion). 3. — Conception : outre l’acte de concevoir, désigne (par extension) une manière de penser, c.-à-d. de se représenter quelque chose (une conception du monde, de la vie). 4. — Conceptualisme : doctrine qui pose que les idées générales n’existent que dans l’esprit qui les forme par abstraction ; opposé à réalisme, nominalisme. 5. — Philosophie du concept (opposée à philosophie de la conscience) : philosophie qui ne prend pas la conscience comme principe de la gnoséologie (cf. Cavaillès).