COMTE : PAS DE DROITS, SEULEMENT DES DEVOIRS
COMTE : PAS DE DROITS, SEULEMENT DES DEVOIRS
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen a été critiquée dans diverses perspectives. Marx voyait dans ces droits des droits égoïstes, essentiellement ceux de « jouir et de disposer à son gré de ses biens ». Quant à A. Comte, c'est l'idée même de droit qu'il juge «fausse et immorale ».
« Le positivisme n'admet jamais que des devoirs, chez tous envers tous. Car son point de vue toujours social ne peut comporter aucune notion de droit, constamment fondée sur l'individualité. Nous naissons chargés d'obligations de. toute espèce, envers nos prédécesseurs, nos successeurs, et nos contemporains. Elles ne font ensuite que se développer ou s'accumuler avant que nous puissions rendre aucun service. Sur quel fondement humain pourrait donc s'asseoir l'idée de droit, qui supposerait raisonnablement une efficacité préalable ? Quels que puissent être nos efforts, la plus longue vie bien employée ne nous permettra jamais de rendre qu'une portion imperceptible de ce que nous avons reçu. Ce ne serait pourtant qu'après une restitution complète que nous serions dignement autorisés à réclamer la réciprocité des nouveaux services. Tout droit humain est donc absurde autant qu'immoral. »
Comte, Catéchisme positiviste, G. F. p. 238
ordre des idées
1) Une position fondamentale : le Positivisme (= le système philosophique d’A. Comte) ne reconnaît pour chacun que des devoirs et aucun droit.
2) Justification de cette position :
a) L'homme est un être fondamentalement social : il est tout ce qu'il est dans la société et grâce à elle. Tout homme a donc des devoirs envers : — ses prédécesseurs (qui ont construit sa société) ; :— ses contemporains (qui la maintiennent et la développent). b) Pour pouvoir exiger d'autrui la satisfaction de ses droits (s'il en avait), chaque individu devrait d'abord s'être acquitté de tous ses devoirs envers autrui. Or la dette de l'homme envers autrui, c’est-à-dire envers la société, étant infinie, aucun individu ne serait jamais en état exiger d'elle qu'elle respecte ses droits. c) Conclusion : l'idée de droit est absurde (elle suppose en effet que l'homme est une individualité absolue) et immorale .
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