COMPLEXE
Du latin complexus, participe passé de complecti, « contenir », « embrasser ».
- Adjectif : qui contient plusieurs éléments liés entre eux.
- Nom : en psychanalyse, ensemble organisé de représentations, d’affects et de désirs inconscients qui conditionnent le comportement du sujet.
• Lié à l'interdit de l’inceste, le complexe d’Œdipe est la représentation inconsciente par laquelle s’expriment l’attachement érotique de l’enfant au parent du sexe opposé et son hostilité à l'égard du parent du même sexe.
COMPLEXE. n. m. Sens psychanalytique : ensemble de tendances affectives et de représentations généralement inconscientes, liées à l'histoire de la petite enfance, et qui produisent des effets puissants sur les fantasmes (les rêves), les émotions et les conduites de la personne, parfois même des troubles psychiques.
Comme le mot l'indique, les complexes sont des enchevêtrements d'affects difficiles à démêler, mais non dénués de cohérence. C'est à tort que, dans le langage courant, on emploie le mot « complexe » pour désigner les petits problèmes de quelqu'un (généralement un sentiment d'infériorité ou une vexation) en l'accusant «d'avoir des complexes». Les complexes sont en effet présents en chaque personne, sans pour autant entraver sa vie psychique, et souvent même en la stimulant. Il existe même deux complexes-types auxquels, selon Freud, aucun n'être humain n'échappe :
— le complexe de castration (peur d'être castré chez le jeune garçon; sentiment d'avoir été «mutilée» par la nature chez la petite fille, avec désir d'obtenir ce que les garçons paraissent avoir «en plus»);
— le complexe d'Oedipe (désir de posséder le parent de sexe opposé et donc, d'éliminer le parent de même sexe, devenu un rival gênant ; culpabilité et crainte d'être puni en raison de ce double désir, — l'ensemble étant refoulé dans l'inconscient).
Complexe d'Œdipe
Théorie de Freud, se référant à la pièce de Sophocle "Œdipe-roi" rapportant la légende d'Œdipe tuant son père et prenant sa mère pour femme, désignant une construction psychique (et non une réalité !) du petit garçon, qui sera le noyau nucléaire de toute névrose. Ce lien sentimental au parent du sexe opposé allié à une attitude de rivalité envers le parent du même sexe sera non seulement un moment de la constitution du pyschisme selon Freud, mais aussi une disposition durable du sujet.
La notion devenue populaire du « complexe » (qui est alors employée naïvement pour « inhibition » ou « idée fixe ») a une place très limitée en psychanalyse. Introduite par C.G. Jung, elle n’a de développement que dans la doctrine propre à cet auteur, où elle représente un centre d’attraction psychique par une configuration imaginaire typique (le « complexe » fait ici système avec « l’archétype » et le « symbole »).
1. Dans le freudisme, deux complexes seulement sont reconnus : le Complexe d'Œdipe et le Complexe de la castration qui sont comme les déterminants structuraux de l’organisation humaine. Ces deux complexes introduisent en effet la dimension de l’interdit, de la différence, de la loi et de la symbolisation, dans le désir et son fantasme. Ils mettent en cause l'articulation et l’opposition du Sujet et de l’Objet (du Moi), de l’être et de l’avoir, de l’amour et de la haine, du masculin et du féminin, de la jouissance et de la médiation, dans le cadre du triangle originaire (père-mère/enfant) et du procès de l’Identification.
2. Plus lâchement, et alors plus près du sens jungien initial, le « complexe » qualifie toutes les formes d'associations (inconscientes), tout faisceau de tendances associées et interchangeables ; il évoque les effets de résonnance affective, entre fantasmes et conduites. Le « complexe » rejoint ici le phénomène de transfert. Le déplacement des affects (particulièrement ceux d’hostilité et de rivalité ambivalentes) fait ainsi parler d’un « Complexe paternel », soit dans l’analyse, soit dans les conduites symboliques. On évoque de même un « complexe fraternel » à base de jalousie. La partie non renoncée de l’envie du pénis fait parler, chez la femme d’un « complexe de masculinité ». Les avatars du désir et des formes conscientes ou inconscientes de la Censure, de la morale, conduisent à parler d’un « complexe de culpabilité ». D’approximation en approximation, on en arrive à nommer « complexes » les éléments de phase caractéristiques d’une fixation ou d’une régression : ainsi parlera-t-on d’un « complexe du sein », d’un « complexe de sevrage », de « complexe sadique », etc. Finalement, on rejoint le sens populaire où le « complexe » représente le contexte de désir, de traumatisme, de défense qui préside à une inhibition (« complexe d’échec ») ; ou encore le sentiment afférent à l’état de l’estime de Soi (« complexe d’infériorité ») représentant l’écart entre le Moi et son idéal narcissique, ou entre le Moi et le Surmoi...
On retrouve ainsi la définition freudienne la plus large (mais aussi la plus réservée, et sans autre portée que descriptive), qui voit dans les complexes « certaines cercles de pensées et d’intérêts dotés de puissance affective »...
COMPLEXE
Terme introduit dans le champ psychanalytique par Jung et l’école de Zurich, il désigne un ensemble cohérent de traits psychiques, de sentiments et de représentations, partiellement ou totalement inconscients, et qui orientent le comportement et les actes de l’individu. On parlera de complexe d’infériorité, par exemple, pour décrire un ensemble de comportements qui répondent manifestement au besoin de lutter contre un sentiment d’infériorité.
[…] dans cet inconscient humain : le désir infantile d’inceste et de parricide, ou complexe d’Œdipe, qu’il suppose universel. Dans “Totem et tabou“, il indique […]
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- Thierry Maulnier écrit dans son Racine (p. 70, Gallimard, édit.) : « Montrer sur la scène des monstres ou des meurtres, montrer du sang, montrer de brillants costumes ou des foules ou des batailles, tout cela est bon pour des primitifs, des romantiques ou des enfants. La grandeur et la gloire de l'homme sont d'avoir cessé de montrer parce qu'il a appris à dire. L'art le plus affiné et le plus complexe est nécessairement l'art où le langage - honneur des hommes, dit le poète - a la plac