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Comparaison

Comparaison Figure de style dans laquelle deux réalités sont rapprochées en fonction d’un rapport de ressemblance. Exemple : « Les autobus de Londres pareils à des fourmis rouges... » Ce sont des éléments communs (multiplicité, couleur, mouvement) qui permettent d’établir le rapprochement. On distinguera dans la comparaison : • le comparé qui est la réalité dont on parle, ici « les autobus » ; • le comparant, l’élément qui fait image, ici « des fourmis » ; • le terme de comparaison. Ici, l’expression « pareils à ». Une comparaison peut être tout à fait banale (« le soleil comme un disque d’or s’enfonçait à l’horizon »). Elle peut même être tout à fait passée dans la langue ( « têtu comme un âne »). Les bons écrivains évitent ces clichés et ont recours à des métaphores originales ; ainsi Verlaine dans ce vers extrait de Sagesse : « L’espoir luit comme un brin de paille dans l’étable. » Dans un commentaire, vous devez donc, non seulement repérer les comparaisons, mais aussi apprécier leur degré d’originalité.

COMPARAISON nom fém. - Figure de style fondée sur l’analogie et qui établit un rapprochement entre des éléments ayant un rapport de ressemblance. EXEMPLE : « La nuit s’épaississait ainsi qu’une cloison. » La comparaison comprend toujours trois éléments : - le terme compare : « la nuit s’épaississait » ; - le terme de comparaison : « ainsi qu’ » ; - le terme comparant : « une cloison ». La comparaison est l’un des principaux moyens d’expression poétique. Mais la présence du terme de comparaison la maintient dans les limites d’une cohérence logique. La métaphore, en rompant ce lien, ouvre la porte sur l’irrationnel. Chez un même poète, il est intéressant de confronter les comparaisons et les métaphores. Par exemple, chez Baudelaire : Comparaison « Ce bruit mystérieux sonne comme un départ » - « Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir. » Métaphore « Vous êtes un beau ciel d’automne, clair et rose ! » —► Analogie - Catachrèse - Métaphore




Comparaison. Figure qui consiste à rapprocher deux éléments. La comparaison peut porter sur la quantité : Jean est plus grand que Paul — c’est la comparaison au sens strict —, et sur la qualité : Jean est blond comme Paul on parle alors parfois de similitude. Dans la comparaison qualitative, la plus intéressante littérairement, les deux éléments sont rapprochés par le biais d’une ressemblance : Achille est impétueux comme un lion. Une comparaison qualitative, lorsqu’elle est complète, comprend donc trois éléments : 1. le comparé (Achille), 2. le comparant (un lion) et 3. le troisième terme de la comparaison, qui en donne le fondement (impétueux) :

— Et le vers rongera ta peau comme un remords.
1 3 2 (Baudelaire, Remords posthume)
Comparant et comparé sont liés par un élément du lexique (on parle alors de comparaison lexicale) : ressembler, être pareil à, etc : Le Poète est semblable au prince des nuées (Baudelaire, L'Albatros) ou par un outil syntaxique, comme, ainsi que : Ainsi qu’une beauté, sur de nombreux coussins,
[...]
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons, (Baudelaire, Tristesses de la lune) Par rapport à la métaphore, dont on dit souvent que c’est une comparaison abrégée, la comparaison est plus développée et plus logique, puisque, lorsqu’elle comporte un troisième terme, elle justifie le rapprochement. Surtout, la présence de l’outil de comparaison lui interdit d’opérer une assimilation entre les éléments comparés, qui ne sont mis en relation que sous un certain rapport, tandis que la métaphore opère une assimilation globale, comme le montre l’existence même de la métaphore filée. La comparaison peut être purement locale, ou plus étendue. Le modèle de ces comparaisons étendues est la comparaison homérique, qui constitue un petit tableau autonome, y compris syntaxiquement :

Comme le lion des montagnes, assuré de sa force,
qui marche dans la pluie et dans le vent, ses yeux
flamboient, il fond sur les moutons et sur les vaches,
il poursuit les biches sauvages, incité par son ventre
à tâter des troupeaux, et même jusqu’aux fermes closes :
ainsi Ulysse allait aborder, quoique nu,
les jeunes filles aux beaux cheveux : le besoin l’y forçait.
(L'Odyssée, Chant VI, trad. de Philippe Jaccottet)