COMMUNISME
COMMUNISME. n. m. Doctrine économique et sociale fondée sur la collectivisation des moyens de production, sur la répartition des biens produits dans un esprit d'égalité sociale («À chacun selon ses besoins »), sur la suppression progressive des pouvoirs hiérarchiques, dans le but de parvenir enfin à une «société sans classes ». Tel est, schématiquement résumé, l'idéal marxiste du communisme.
Dans la réalité, on appelle aussi communisme les systèmes effectivement mis en place (en Chine, en URSS, dans les pays de l'Est, à Cuba) pour parvenir au communisme idéal . Les événements des années 1990-1992 ont signé la faillite du communisme.
Noter que le « communisme », au sens de mise en commun de tous les biens, est un projet ou une utopie déjà présents chez Platon, Thomas More ou Campanella (lequel, dans son utopie "La Cité du soleil", en 1623, prévoit même le communisme des femmes, —mises à la disposition de la cité pour mieux organiser la fécondité!).
Communisme
Au sens général, doctrine ou régime politique rejetant la propriété privée et prônant la mise en commun des biens, et parfois des personnes. Il y a par exemple à ce titre un « communisme » dans la République de Platon. En un sens précis, doctrine développée par Karl Marx en alternative critique au capitalisme (voir : capitalisme) et prônant la libération des classes exploitées par une appropriation révolutionnaire des moyens de production et la mise en place d'un État « socialiste prolétarien » par le moyen d'une dictature du prolétariat. À la différence du socialisme, réformateur, conservant une distinction sociale et recherchant un système d'équité, le communisme, révolutionnaire, désireux de supprimer toute différence de classes sociales, affirme le principe d'une égalité en principe absolue. Un tel primat de l'égalité ne peut être affirmé qu'aux dépens de la liberté individuelle, valeur libérale qui est rejetée. Pour les libéraux, le communisme comporte donc dans son projet même un caractère totalitaire qui est apparu au grand jour dans les pays qui ont tenté de mettre en place ce régime et dont aucun n'a échappé au totalitarisme. Un certain nombre de partis politiques se réclamant du communisme ont cependant tenté à la fin du XXe siècle de dissocier le communisme de la logique totalitaire en participant au régime politique de la démocratie libérale et en y assimilant le communisme à une critique sociale non révolutionnaire et faisant disparaître de leur programme la dictature du prolétariat.
COMMUNISME (MARXISTE, PRIMITIF, UTOPIQUE)
De façon générale, le terme communisme désigne toute organisation politique, économique et sociale ayant pour fondement la propriété collective des biens ou des moyens de production.
♦ A strictement parler, le communisme est chez Marx l’aboutissement ultime de la révolution prolétarienne. Il succède au dépérissement de l’État qui met fin à la phase socialiste, et il est difficile d’en définir la nature dans la mesure où l’homme communiste sera un homme « nouveau », dont les réactions et l’affectivité seront tout à fait différentes des nôtres. On peut toutefois préciser que cette société nouvelle serait « sans classes » et que l’homme nouveau serait la réalisation complète de l’être humain, enfin débarrassé de toute aliénation et capable de s’épanouir tant dans
son travail que dans toutes les activités créatrices. L’adjectif communiste s’applique à un individu ou un parti adhérant (plus ou moins fidèlement) au matérialisme historique de Marx et ayant donc pour but lointain le passage au communisme.
♦ On nomme communisme primitif la propriété collective des sols et des biens qui aurait existé dans les sociétés archaïques ou « primitives ». Cette conception a été reprise en particulier au xixe siècle par l’ethnologue américain L.H. Morgan (1818-1881), dont les travaux ont été utilisés par Engels - qui y trouvait la preuve de l’existence, antérieurement aux sociétés « historiques » animées par la lutte des classes, de sociétés harmonieuses dont le communisme marxiste devrait être en quelque sorte l’équivalent à la « fin » de l’histoire. La notion de communisme primitif est aujourd’hui fortement contestée.
♦ L’expression communisme utopique désigne l’ensemble des théories qui, de Platon à More, Morelly ou Babeuf, ont affirmé la nécessité de la mise en commun des ressources et des biens, parfois des individus eux-mêmes (femmes ou enfants) pour construire une société juste. La connotation légèrement péjorative de l’expression est due à l’influence de la pensée marxiste, dont la voie vers le communisme se prétend pour sa part « scientifique ».
[…] MARX (Karl) : 1818-1883 Philosophe et théoricien de l’économie politique allemand. Né à Trèves, il étudia le droit et la philosophie dans les universités de Bonn et de Berlin. Il soutint sa thèse de doctorat en 1841 à Iéna. En 1842, il dirige la Gazette rhénane, qui est interdite en 1843. Il se rend alors à Paris, où il lance les Annales Franco-allemandes et se lie avec Engels. Expulsé de France en 1845, il s’installe en Belgique où il écrit avec Engels le Manifeste du parti communiste (1848). Chassé de Belgique, il retourne à Paris, puis s’établit à Londres (1849) où il mourut. Empruntant à Hegel sa dialectique mais rejetant son idéalisme, Marx fonde le matérialisme dialectique. Le mouvement des choses, de l’histoire, n’est plus considéré comme une expression du mouvement de l’Idée, mais la pensée devient le reflet du mouvement réel des choses. C’est le « mode de production » qui détermine la vie sociale, politique et culturelle, lequel est fonction des « forces productives » (forces de travail, techniques, etc.) et des « rapports de production » (division du travail, appropriation des moyens de production, etc.). Toute société comprend ainsi une infrastructure (les forces de production), une structure (les rapports de production) et enfin une superstructure juridique et économique (droit, État) et idéologique (morale, religion). Les rapports de production sont le plus souvent des rapports de domination et la lutte des classes (lesquelles sont liées à des phases historiquement déterminées de production) forme le moteur d’une Histoire qui tend vers une société sans classes (le communisme). […]
[…] pourraient posséder leurs moyens de production (voir les mots Autogestion, Capitalisme, communisme ). Dans la réalité, la collectivisation de l’économie a surtout […]