COMMUNICATION
Du latin communicare, « mettre en commun », « être en relation ».
- Transmission d’informations ou de signaux à l’aide d’un code. - En sociologie, ensemble des procédés permettant à un sujet de transmettre un message à un autre sujet. - Communication des consciences : phénomène par lequel les consciences individuelles sympathisent et communiquent les unes avec les autres.
• Pour communiquer, les humains ont recours au langage articulé, mais aussi à d'autres codes, comme les mimiques (sourire, froncer les sourcils, etc.) ou les mouvements du corps (tendre la main, incliner le buste, etc.).
COMMUNICATION
Dans son acception la plus générale, désigne tout processus d’échange d’un message entre un émetteur et un récepteur - qui peuvent être aussi bien animaux qu’humains. Le concept de communication couvre ainsi un domaine très vaste, allant des chants des oiseaux à l’information télévisée en passant par les gestes ou l’appel transmis au tambour dans les sociétés africaines. C’est pourquoi la linguistique fait une distinction entre les systèmes de communication (qui possèdent un nombre stable d’unités et des règles constantes permettant leur combinaison), dont le meilleur exemple est le langage, et les moyens de communication (qui n’ont ni unités ni règles stables). ♦ Lorsqu’il y a volonté d’échange entre deux personnes (cas du dialogue), on a pris l’habitude de considérer la communication comme problème psychologique, sinon métaphysique ; car rien n’y garantit a priori que le langage respecte l’intégrité des sujets en cause, ni que le message ne risque pas d’être mal interprété (en raison de la polysémie des mots, des connotations particulières que chacun peut y attacher, etc.). ♦ La prolifération des communications de masse (mass media) complique la situation. Elles peuvent être soumises à un pouvoir, notamment politique, les utilisant à des fins de propagande ; d’autre part, selon les analyses du sociologue canadien MacLuhan, c’est le medium (instrument de communication) qui y modèle ou transforme le message en fonction de ses propres particularités : le sens d’une « information » différerait selon qu’elle est transmise par un medium « froid » (le journal, par exemple, qui implique une réception à peu près solitaire et la possibilité d’une relecture) ou par un medium « chaud » (la télévision, qui occupe l’attention de plusieurs sens et dont l’image ne sera que rapidement consommée, généralement une seule fois). ♦ De plus, on doit s’interroger sur la relation qui peut demeurer entre l’événement réel et l’événement ainsi transmis : l’universalisation des transmissions rapides, et l’accès de (presque) tous à une information de plus en plus envahissante en même temps que nivelante (le récit ou l’image d’un événement chasse l’autre avant qu’on ait pu mesurer l’importance du premier) nécessitent un questionnement sur la formation d’un univers « virtuel », dans lequel tout se vaut parce que tout y est traité de la même façon, et qui vient doubler le quotidien, sinon s’y substituer progressivement. ♦ Du point de vue de la psychologie moderne (particulièrement phénoménologique et existentialiste), la communication des consciences, par laquelle une conscience se met en situation de compréhension complète à l’égard d’une autre, peut s’effectuer de façon directement intuitive et sans recourir au raisonnement. On peut admettre avec Levinas que ce qui est alors prioritairement communiqué, c’est la présence de l’autre comme humain, grâce à la perception de son visage, et qu’une telle communication a radicalement une portée morale. ♦ En transposant la question sur un plan strictement technologique, la théorie des communications en donne un schéma simplifié dans lequel codage et décodage du message sont univoques, et où le récepteur a la possibilité d’assurer la régulation de la transmission (feedback). C’est pourtant en s’en inspirant que l’anthropologue Gregory Bateson a pu montrer que tout comportement, même très élémentaire, est chargé de signification, autrement dit que la communication est l’activité humaine par excellence, assimilable à la culture dans son ensemble. La notion de communication englobe alors toutes les formes possibles de l’échange social, et inclut même la circulation - au-delà des stricts messages - des biens et des personnes.
communication, relation entre individus.
La communication est, tout d'abord, une perception. Elle implique la transmission, intentionnelle ou non, d'informations destinées à renseigner ou à influencer un individu ou un groupe récepteurs. Mais elle ne s’y réduit pas. En même temps qu'une information est transmise, il se produit une action sur le sujet récepteur et un effet rétroactif (feed-back) sur la personne émettrice, qui est influencée à son tour. Le langage n'est pas la seule conduite de communication. La mimique et le geste en sont d'autres. D'autre part, toutes les communications ne s’expriment pas rationnellement. On perçoit plus que ce qui est clairement communiqué. S. Freud a même pu parler de. communication d’inconscient à inconscient, exprimant par là que les individus sont capables de percevoir des indices ténus dont ils n'ont pas conscience. La communication n’est pas un privilège humain. Elle existe aussi, indubitablement, chez les animaux et les plantes. L'abeille butineuse indique par une danse, aux autres membres de la ruche, l'endroit où se trouvent des fleurs, leur distance et la qualité du pollen (K. von Frisch). Des pins, des peupliers, des érables blessés avertissent leurs congénères du dommage qu’ils ont subi, ce qui a pour effet de déclencher, dans toute la- colonie, un mécanisme chimique de défense contre les agresseurs (P. Caro, 1983). De la bactérie à l'homme, tous les êtres vivants ont besoin, pour vivre et survivre d’être informés de façon permanente à la fois sur leur état et sur celui du milieu extérieur; Les signaux utilisés sont des plus variés : visuels; comme chez le ver luisant, électriques (gymnote), sonores (pinson), ultrasonores (chauve-souris); tactiles (fourmis) ou chimiques (phéromones émises par le bombyx du mûrier).
COMMUNICATION
1. Au sens le plus large, la communication est la circulation de marchandises ou de personnes (les voies de communication). 2. En un sens plus restreint, la communication désigne tout échange de signes entre des individus ou des groupes (nous avons communiqué par gestes; une communication téléphonique). C’est précisément la fonction essentielle du langage que de permettre la communication, c’est-à-dire la manifestation externe de nos idées et sentiments pour leur transmission à autrui. 3. La communication est devenue un problème psychologique et même métaphysique pour les philosophies qui se posent la question de savoir si la communication peut être authentique et complète entre des individus. Le thème de « l’incommunicabilité » a donné lieu à de nombreux romans et pièces de théâtre (Pinter, Ionesco) ; leurs auteurs se sont inspirés des analyses pessimistes de certains philosophes (J.-P. Sartre, par exemple) qui soulignent l’absurdité de l’existence et la solitude irréductible de chaque sujet.
COMMUNICATION. Relation avec autrui. Elle permet à l’enfant de prendre conscience de soi-même : d’abord à partir des attitudes de son entourage immédiat, spécialement de sa mère (stade de la précommunication qui se termine vers six mois), puis à partir du comportement des adultes envers lui (communication sociale). La communication normale "comporte l’établissement d’une liaison informationnelle réciproque entre deux individus ou entre un individu et un groupe d’individus" (Perdoncini et Yvon). "La communication doit être un échange et non se limiter à un mouvement unilatéral ; elle entraîne même une évolution dans le comportement des deux partenaires".
Dans le prolongement des progrès cybernétiques, la psychologie et la psychothérapie bénéficient de recherches concernant les échanges interpersonnels. Ces théories sont centrées sur la relation qui unit « émetteur » et « récepteur » en tant qu’elle est médiatisée par la communication, c’est-à-dire par la circulation d’informations. La psychologie de la communication est issue de cette loi : « on ne peut pas ne pas communiquer ». Dans cette perspective sont identifiées différentes données : à) l’importance de la communication concernant la nature de la relation (méta-communication) ; b) la distinction entre communication analogique, approximative, par exemple émotionnelle, et communication digitale, précise, par exemple chiffrée ou verbale ; c) les unités de comportement sont aussi des unités de communication ; d) la difficulté de communiquer la négation analogique ; e) les chaînes relationnelles stéréotypées ; f) les phénomènes caractéristiques des couples, symétrie (compétition en escalade) et complémentarité (rigidité). Les applications à la pathologie ont été remarquables dans le domaine des thérapies familiales et de la relation avec les malades en situation de dépendance chronique.
COMMUNICATION (n f ) 1. — Action qui consiste pour deux personnes (ou plus) à pouvoir comprendre réciproquement leurs sentiments et pensées. 2. — Résultat de cette action. 3. — (Tradit.) Fonction essentielle du langage qui consiste à manifester au dehors de nous nos idées, ou à évoquer en nous les idées d’autrui. 4. — Communication des consciences : acte par lequel chaque conscience individuelle dépasse son intériorité pour atteindre l’expérience plus ou moins immédiate d’autrui. 5. — Communication de masse : cf. masse.
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