Commination

La commination est une figure macrostructurale de second niveau, c’est-à-dire un lieu. Elle est à l’œuvre lorsque le locuteur menace l’interlocuteur de malheurs, s’il ne change pas d’attitude. La commination est donc un moule argumentatif qui commande toute la position et l’orientation des propos de celui qui parle. On pense évidemment à l’aspect religieux ou moral de ce lieu, comme dans les sermons ou dans les discours des moralistes, voire dans les artifices des prises d’allocution d’un orateur à l’adresse de son auditoire (par exemple dans les harangues politiques) ou de son adversaire (comme dans les plaidoyers) ; mais la commination est d’un usage plus large en littérature. On peut considérer ainsi que la démarche de la Muse, dans « La Nuit d’août ». de Musset, est entièrement guidée selon l’orientation de ce lieu, dans la mesure où elle prédit au poète la pire déchéance s’il continue à ne pas lui être fidèle : c’est là la vigueur de toute son argumentation, au demeurant constituée d’autres figures élémentaires.

=> Figure, macrostructurale, niveau, lieu.