Colomba, Carmen et autres nouvelles Prosper MÉRIMÉE
Colomba, Carmen et autres nouvelles Prosper MÉRIMÉE, 1837-1845, Classiques Hachette, Le Livre de poche.
• Les nouvelles de Mérimée offrent des sujets très variés et paraissent répondre d’abord au désir de bien conter quelque histoire insolite et violente, rehaussée de couleur exotique ou même à l'occasion de fantastique. Nous en retiendrons trois.
• Pour Colomba (1840), Mérimée s'est inspiré de faits réels dont il avait recueilli le récit en Corse. À son retour de Waterloo, le lieutenant Orso délia Rebbia est conduit à prendre en charge la vendetta qui oppose sa famille à celle des Barricini qui ont probablement tué son père. Sa sœur Colomba est la plus acharnée à l’y pousser. Un jour les frères Barricini tirent sur Orso, qui, blessé au bras, riposte et tue ses deux adversaires. Colomba le rejoint dans le maquis et l'aide à échapper aux soldats.
• Carmen (1845) est une histoire espagnole d’amour et de sang dont Mérimée feint d’avoir connu le héros, le bandit Don José et la gitane Carmen, sa maîtresse. Don José, dans sa prison, après son arrestation, lui aurait raconté comment Carmen a fait son malheur, ainsi qu’elle le lui avait prédit, l'entraînant avec une autorité diabolique. Alors qu’il était soldat, il a déserté pour elle, s’est fait contrebandier, bandit de grand chemin, assassin. Il l’a tuée par jalousie. En dépit de ses artifices évidents, ou peut-être grâce à eux, grâce aussi à l’opéra de Georges Bizet (1875), l’histoire a pris place parmi les figurations les plus populaires de la passion.
• Dans La Vénus d’Ille (1837), Mérimée s’est amusé à insérer une vieille légende italienne dans le Roussillon moderne. Il se donne pour témoin proche de faits survenus chez son ami M. de Peyrehorade, le jour du mariage de son fils. Pour disputer une partie de pelote, le jeune homme a retiré de son doigt la bague qu’il destinait à sa fiancée et l’a passée à celui d’une Vénus de bronze récemment trouvée lors de fouilles. Quand il a voulu la reprendre, la Vénus avait replié son doigt et la retenait. À la fin de sa nuit de noces, on l’a retrouvé mort dans son lit, étouffé par la Vénus, si l’on en croit le récit fait par sa femme au procureur du roi.